© Iglesias Plus
Tilda Swinton, ici dans « The Room Next Door » de Pedro Almodóvar.
CINÉMA – Une sublime maison de location isolée, deux vieux amis et une demande un peu particulière… Ce mercredi 8 janvier, Pedro Almodóvar revient au cinéma avec la dose de mystère qu’on lui connaît, à l’occasion de la sortie en salles françaises de son nouveau drame, La chambre d’à côté.
Direction New York, où l’on retrouve Martha sur son lit d’hôpital. Ce jour-là, l’ancienne photographe de guerre incarnée par Tilda Swinton reçoit de la visite. C’est Ingrid (Julianne Moore). Et alors que les deux femmes ne se sont pas vues depuis de nombreuses années, la première annonce des nouvelles à l’autre. Son cancer a gagné du terrain.
Marthe est déçue. Quel est l’intérêt de poursuivre le traitement ? Ingrid n’est pas d’accord. Et s’il avait encore une chance ? Les jours passent et rien ne se passe. De retour chez elle, Martha convoque sa meilleure amie pour lui faire part de son idée. Elle a décidé de mettre fin à ses jours. Et tout est prévu.
Elle a déjà trouvé la pilule mortelle sur le dark web et réservé la maison de ses rêves, où elle pourra s’endormir pour de bon. Une seule inconnue reste à résoudre. Qui pour l’accompagner ? Il est hors de question d’y aller seul. C’est trop difficile. Et au final, ce séjour tous frais payés en forêt pourrait bien s’avérer relaxant pour tout le monde. Qu’est-ce qui suffit à convaincre Ingrid d’emménager dans la chambre d’amis ?
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Derrière ce pitch intrigant se cache un film d’une rare beauté, et un débat de société très actuel : la fin de la vie. Un vaste thème, souvent au cœur de l’actualité en France (et ailleurs) sous les expressions suicide assisté, aide active à mourir, suicide assisté, etc. La chambre d’à côté ne tournez pas autour du pot. Le long métrage se prononce en faveur de la liberté de chacun de décider de sa propre mort.
La fin de la vie au cinéma
« L’euthanasie devrait être possible partout dans le monde. Cela devrait être réglementé et un médecin devrait être autorisé à aider son patient », selon Pedro Almodóvar, lors d’une conférence de presse organisée en marge de la projection de son long métrage à la Mostra de Venise, où il a remporté le Lion d’or en août dernier.
Il n’est pas le premier à aborder le sujet. Plusieurs réalisateurs avant lui s’y sont attaqués, dont très récemment Paul Schrader avec Oh, le Canadaou il y a plus longtemps Alexander Payne (Les descendants), Emmanuelle Bercot (De son vivant) and Stéphane Brizé (Quelques heures de printemps), pour n’en citer que quelques-uns.
Là où Pedro Almodóvar se démarque, c’est dans le point de vue qu’il adopte. Ici, celui d’Ingrid, la compagne. D’abord récalcitrant, l’ami de Martha accepte de reprendre le rôle. Un geste fort, selon le cinéaste. Au micro de France Inter, il a déclaré : « Avoir la générosité d’« accompagner » quelqu’un est l’une des qualités les plus bénéfiques envers les autres. Une qualité supérieure aux grands sentiments comme l’amour, l’amitié ou la fraternité. »
Pedro Almodóvar et la mort
Comme le personnage de Julianne Moore, il a peur de la mort. Il ne l’accepte pas, ne le comprend pas, comme il l’a confié à la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn lors d’un face-à-face pour Variété. C’est pourquoi il croit fermement qu’une fois que le corps s’en va, l’esprit se glisse ailleurs. ” Je ne pense pas que les gens meurent de mort », témoigne-t-il.
Athée dans l’âme, Pedro Almodóvar est convaincu qu’il existe une alternative à l’au-delà. L’idée a trouvé sa place dans son dernier film. Pas de manière littérale ou paranormale, Martha se réincarne en son amie Ingrid, explique-t-il, toujours à France Inter.
© El Deseo DA SLU
Tilda Swinton et Julianne Moore, dans « La chambre d’à côté ».
Cela se trouve dans « cette amitié renouvelée par les deux femmes, sublimée par une émotion proche de l’amour, mais sans les inconvénients de l’amour, durant les semaines durant lesquelles elles partagent la maison dans la forêt. » Un lieu qui, selon le réalisateur, « rappelant les limbes, situé à la frontière entre l’existence réelle et l’au-delà »il murmure à propos de son film, le premier en anglais. Pour mieux toucher le plus grand nombre ?
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