De nombreux habitants ont été évacués dans la panique, avec juste quelques affaires et leurs animaux de compagnie. Beaucoup se sont retrouvés coincés dans les embouteillages, comme Kelsey Trainor. « Il n’y avait nulle part où aller et les gens abandonnaient leurs voitures », a-t-elle déclaré. « Tout le monde klaxonnait, il y avait des flammes tout autour de nous, à gauche, à droite. (…) C’était terrifiant.»
Les terribles vents chauds de Santa Ana
“Nous avons été coincés pendant 20 minutes” dans les embouteillages, pendant que “les enfants étaient évacués de l’école”, a expliqué à l’AFP Andrew Hires, un autre habitant. Les pompiers ont dû dégager la chaussée au bulldozer pour accéder au quartier. L’incendie a provoqué un énorme nuage de fumée, visible depuis toute la mégapole.
L’incendie s’est déclaré au pire moment pour Los Angeles, balayé par de violentes rafales. Les vents chauds de Santa Ana, typiques de l’hiver californien, devraient souffler jusqu’à 100 mph dans la région mardi et mercredi, selon le service météorologique américain (NWS). De quoi propager très rapidement les flammes et constituer un « danger mortel ».
“Nous ne sommes absolument pas tirés d’affaire”, a insisté Gavin Newsom, rappelant que les rafales “atteindront leur apogée” ce soir, entre 22 heures et 5 heures du matin. Le gouverneur démocrate a demandé aux Californiens de “respecter les ordres d’évacuation”, qui ne sont pas toujours suivis. aux États-Unis. Plus de 250 pompiers sont actuellement mobilisés, a ajouté Kristin Crowley, responsable des pompiers de Los Angeles.
« La combinaison de vents forts et de la topographie abrupte du quartier rend la tâche extrêmement difficile », a-t-elle insisté. Les moyens aériens ne pourront probablement pas intervenir pendant la nuit.
Probablement l’épisode de vent le plus fort depuis 2011
“Cela devrait être l’événement de vent le plus fort dans cette région depuis 2011”, a prévenu Daniel Swain, spécialiste des événements extrêmes à l’Université UCLA. Mais le risque d’incendie est, selon lui, « bien plus élevé » qu’à l’époque. Car après deux années très pluvieuses qui ont revigoré la végétation, le sud de la Californie connaît « le début d’hiver le plus sec jamais enregistré ». En d’autres termes, tout ce qui a repoussé abondamment alimente désormais le feu.
Les scientifiques soulignent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. « Novembre, décembre, janvier… Il n’y a plus de saison des incendies. Cela a lieu toute l’année », a rappelé le gouverneur Newsom. La tempête a perturbé la visite du président Joe Biden, venu mardi en Californie pour annoncer la création de deux “monuments nationaux”, vastes zones protégées dans le sud de l’Etat.
Présent à Los Angeles, le démocrate de 82 ans a immédiatement approuvé une aide fédérale pour la deuxième ville des Etats-Unis. “C’est quelque chose (…) que nous ne devrions pas tenir pour acquis à ce moment de l’histoire américaine”, a salué Gavin Newsom.
Donald Trump, qui doit succéder dans quelques jours à Joe Biden à la Maison Blanche, a menacé en septembre de couper l’aide fédérale habituellement reçue par la Californie pour lutter contre les incendies de forêt.