“Je fais les choses sérieusement mais je ne me prends pas au sérieux”
Henri IV connut le sort que l’on connaît. Roi de Navarre et roi de France, il a été assassiné à Paris à l’âge de 57 ans. Son double béarnais André Berrotte se porte bien, 30 ans de plus. Issu d’une famille d’éleveurs de chevaux et de bergers exilée au pays des cow-boys, ce grand-père « Béarnais cap e tot » envisage de remonter à cheval pour animer la deuxième Fête du Roi dans le quartier du château l’été prochain.
« Avec le nez que tu as ! »
Ravi de porter haut le panache du bon roi Henri, André Berrotte arbore depuis des années les cheveux et la barbe grisonnants. Son sourire souverain lui vient naturellement lorsqu’il enfile des cuissardes et un costume de cérémonie avec broderies, dentelles, rubans et bijoux. « Je fais les choses sérieusement mais je ne me prends pas au sérieux », rit-il.
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Malgré la différence d’âge entre l’homme et le roi que l’on sait représenté sous forme de statue, de tableau ou encore de reconstitution scientifique, la ressemblance reste frappante. « Pour mes amis, avec qui j’ai réalisé les premières reconstitutions historiques, il était évident que je devais assumer ce rôle. Avec le nez que tu as, m’a-t-on dit, c’est le tien ! Même si je pense toujours que tout bon Béarnais avec barbe et moustache ressemble vite à Henri IV ! »
Mais tout le monde n’a sûrement pas la même passion pour le personnage qu’entretient cet ancien professeur de géo-histoire. Certains s’amusent même à dire de lui qu’il désirait tellement ce rôle qu’il n’hésitait pas à se laisser pousser le nez.
Jour du deuxième roi
Depuis 1989, André Berrotte aime enfiler le costume prêté par la compagnie des Turlupins, troupe de théâtre qui l’a également amené sur scène à de nombreuses reprises. L’ancien maire André Labarrère a fait appel à lui à l’occasion du 400e anniversaire qui marquait l’arrivée d’Henri IV au pouvoir royal. En 2010, c’était encore lui à l’occasion de la commémoration des 400 ans du régicide. Des remplacements se succèdent pour mener la caravane du Tour de France, généralement portée par l’acteur Bernard Monfort, ou la méga transhumance organisée en 2022 sur les Champs Élysées.
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« Parfois les Espagnols me confondent avec Don Quichotte et les enfants avec le Père Fouras. Preuve qu’il faut continuer à faire vivre ce personnage pour mieux faire connaître l’histoire de France. Une mission qu’il poursuit au sein de l’association Panache Blanc qu’il a créée en 1991 et dont il reste président d’honneur.
L’association prévoit une deuxième Fête du Roi, après le succès de la première en juillet dernier. La deuxième édition prendra de l’ampleur avec trois jours autour de Gaston Phébus, puis sur le thème de la Renaissance avec spectacle équestre, acrobates, chorale…. Aux commandes, entre autres, son ami et conseiller comme au bon vieux temps Sully, alias Stanislas Dominguez et Dame Laure, marchande bien connue du quartier du Château de Pau. Les écoliers et résidents d’Ehpad seront également invités à suivre le Panache Blanc pour mettre un pied dans la machine à voyager dans le temps.
De quoi remettre André Berrotte en selle, malgré les terribles coups de vie qui ont frappé sa famille. Il continue sa balade costumée pour partager son esprit d’aventure et de bien vivre.
ligne de vie
Naissance : 19 septembre 1937 à Buziet.
Scolarité : à Oloron puis à Barthou à Pau.
Famille : 5 filles issues de deux unions, trois petits-enfants.
Profession : professeur de géohistoire exerçant en Tunisie, puis organisateur de voyages, guide de tourisme équestre, puis responsable environnement chez Béarn Solidarité.
Hobby : ancien président des Manèges Equestres, puis du comité randonnées. Aujourd’hui président d’honneur de l’association Panache blanc. A écrit plusieurs articles pour Cheval Magazine et le magazine espagnol Caminar.
