L’armée française affirme que « quelques dizaines » de soldats ukrainiens ont déserté lors de leur entraînement en France. Ces départs non autorisés seraient « très marginaux » par rapport au nombre total de militaires formés.
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À l’automne 2023, près de 2 300 soldats ukrainiens encadrés par 300 commandants ukrainiens ont été formés en France. L’armée française a déclaré ce lundi 6 janvier avoir observé un “un certain nom” de désertions au sein de la brigade »Anne de Kyiv.
Selon l’armée française, les désertions au sein de cette unité portant le nom d’une princesse ukrainienne auraient été « très marginal » par rapport au nombre de soldats formés dans ce pays d’Europe occidentale. Une enquête menée par le média ukrainien Censor.net rapporte qu’il y en aurait une cinquantaine.
“On ne criminalise pas la désertion en France”» a déclaré un responsable de l’état-major français. « Ils étaient dans la caserne française, ils avaient le droit de sortir.
Kyiv enquête sur une brigade formée en France
Lors d’une conférence de presse, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty a confirmé ce lundi “problèmes” au sein de la brigade « Anne de Kyiv »
“Il y avait de nombreux départs non autorisés au sein des unités militairesmais il y a aussi des raisons à cela »a-t-il déclaré. “Il y a une peur du personnel et parfois un manque d’expérience pratique dans les opérations de combat.”
Dans une déclaration distincte, le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, a annoncé jeudi dernier que Kiev procéderait à un examen complet du commandement des forces terrestres ukrainiennes afin de déterminer l’ampleur et les raisons des désertions.
“La victoire nécessite une analyse approfondie de l’expérience et une compréhension honnête des erreurs”dit M. Oumerov.
Auparavant, le commandant des forces terrestres, le général Mykhailo Drapatyi, avait également déclaré que « des réformes fondamentales » serait introduit pour renforcer la branche.
Une loi d’amnistie pour les premiers déserteurs
Le 29 novembre, une nouvelle loi est entrée en vigueur en Ukraine, permettant aux militaires ayant déserté de reprendre le service militaire sans avoir à faire face à des accusations criminelles.
La loi, valable seulement jusqu’au 1er janvier 2025, ne s’appliquait qu’aux premières absences non autorisées.
Quelques jours après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi d’amnistie, les forces de l’ordre militaires ukrainiennes ont déclaré qu’environ 1 000 soldats seraient revenus chaque jour.
La nouvelle loi exigeait que les commandants d’unité prolongent le contrat ou réintègrent les militaires de retour dans les 72 heures. Ceux qui sont revenus ont vu leurs allocations monétaires, leurs provisions, leurs avantages en matière d’équipement et leurs garanties sociales entièrement rétablis. Ils ont pu retourner dans n’importe quelle unité sauf celle qu’ils avaient quittée.
Les statistiques officielles montrent que les cas d’absences non autorisées ont triplé au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023. Au total, le nombre de militaires ayant quitté leur unité sans autorisation a été estimé à plusieurs dizaines de milliers.
Le défi de la mobilisation en Ukraine
Ces révélations interviennent sur fond d’inquiétudes croissantes quant à la mobilisation des troupes ukrainiennes, face à une pression accrue de la Russie dans l’est du pays.
Jusqu’en avril 2024, seuls les hommes ukrainiens âgés de 27 ans ou plus pouvaient être appelés au combat. L’âge de la conscription a été abaissé à 25 ans afin d’augmenter le nombre de soldats disponibles.
PUBLICITÉEn octobre dernier, les législateurs américains auraient fait pression sur Kiev pour qu’elle abaisse l’âge de conscription de 25 à 18 ans. Un haut responsable de l’administration Biden aurait déclaré : “La situation actuelle de l’Ukraine est telle qu’elle a besoin de davantage de troupes pour combattre.”
Volodymyr Zelensky aurait refusé de céder à cette demande, pointant du doigt le matériel manquant, alors qu’un quart seulement des brigades en seraient équipées. Le président ukrainien a réitéré sa demande de soutien de la part de ses alliés occidentaux.
