Ce mercredi 8 janvier, à 17 heures, un certain nombre de supporters de l’équipe féminine du Havre AC ne seront certainement pas au stade Océane pour le match. En cause, ce moment de programmation du match, assez intrigant : en milieu d’après-midi, en semaine, hors période de vacances. Difficile dans ces conditions de remplir le stade, estiment plusieurs salariés du doyen des clubs. “Nous aimerions voir des stades vides, ce que nous ferions exactement comme ça, comment voulez-vous développer le championnat ?”, l’un d’eux gémit. A peine une centaine de spectateurs sont attendus pour ce match face au Paris FC, qui est pourtant l’un des sommets du championnat, alors qu’en moyenne, plus de 1 200 supporters sont présents lors des matchs du club au stade Océane, selon les chiffres de Flashscore, un chiffre dopé par les réceptions de Nantes, Lyon et Reims en première partie de saison.
« Un mercredi, à 17 heures, il n’y aura peut-être pas trop de mondeconfirme la milieu de terrain de 26 ans Christy Gavory. On aurait préféré jouer le week-end, avoir plus de monde, amener nos famillesexplique le natif de Rouen. J’espère qu’avec le peu de supporters qu’il y aura, il y aura quand même un peu de bruit.»
Un programme qui surprend, alors que la Fédération française de football se targue de la promotion de l’Arkema Premier League lors de la première partie de saison : augmentation de la fréquentation (1 495 spectateurs par match cette saison contre 850 il y a deux ans) et augmentation des audiences (+48% en un an pour les matchs diffusés gratuitement sur les réseaux sociaux). Des chiffres à saluer, mais très loin des résultats des autres championnats européens, notamment anglais. Mais alors, comment expliquer cette étonnante programmation ?
Cette reprise du championnat se joue en milieu de semaine, en raison des huitièmes de finale de la Coupe de Francequi a lieu ce week-end. Les équipes amateurs ne peuvent jouer qu’en fin de semaine. Toutefois, le calendrier aurait peut-être pu être modifié, pour éviter de programmer une journée de championnat en milieu de semaine, estime un sociétaire du club havrais. Et si ce n’était pas possible, cela aurait peut-être été mieux éviter de programmer des matchs en milieu d’après-midicomme quatre des six matches de cette journée. Selon un spécialiste du dossier, qui préfère rester anonyme, cela peut être lié à la chaîne de télévision. Canal+, qui diffuse deux des six matches par journée de championnat, préférant peut-être éviter toute compétition pour ses « propres » matchsdiffusé ce mardi et mercredi soir.
“Je suis dans le football féminin depuis quinze ans, je me souviens de matchs avec 50 ou 100 spectateurs”veut qualifier Maxime Di Liberto, l’entraîneur du Havre. « Il faut prendre son temps, c’est comme tout. On ne va pas remplir d’un seul coup les 22 000 places du stade Océane »estime-t-il, préférant retenir cette évolution, et les conditions dans lesquelles évolue l’équipe du HAC : « Nous étions l’équipe première, et je crois que nous restons la seule équipe du championnat où les filles jouent toujours dans le même stade que les garçons, un stade qui répond aux normes de la Ligue 1. Cela fonctionne pour l’image du championnat.
Quoi qu’il arrive, Le Havre ne pourra guère compter sur son public pour affronter le PFC, pourtant troisième équipe du championnat. Le HAC ambitionne de rester en première division. A mi-parcours, ils sont relégués, bien qu’à égalité de points avec deux équipes au-dessus de la ligne de flottaison.
Féminin / Avant le HAC – Paris FC, entretien avec Maxime Di Liberto