L’Iran exécute plus de 1 000 personnes en 2024 dans un contexte d’intensification des crises intérieures

L’Iran exécute plus de 1 000 personnes en 2024 dans un contexte d’intensification des crises intérieures
L’Iran exécute plus de 1 000 personnes en 2024 dans un contexte d’intensification des crises intérieures

L’escalade des exécutions s’aligne sur la montée des crises politiques et économiques en Iran. Le dernier trimestre 2024 a enregistré 47 % des exécutions de l’année, soulignant la tentative du régime de réprimer la dissidence et de maintenir le contrôle dans un contexte de mécontentement croissant. En revanche, le premier trimestre ne représente que 11 % des exécutions, et le deuxième trimestre 17 %. Cette tendance est liée à des événements politiques importants, comme les élections législatives de février et les élections présidentielles de juin.

Un début choquant pour 2025
Le 1er janvier 2025, le régime a poursuivi sa campagne brutale avec l’exécution de 12 personnes dans les prisons de Ghezel Hesar, Bandar Abbas, Yasuj et Malayer. Cette augmentation des exécutions a suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains.

Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, a condamné les actions du régime en déclarant : « Khamenei a utilisé ces exécutions pour réprimer le soulèvement populaire exigeant le renversement du régime. Cependant, ces atrocités n’ont fait que renforcer la détermination de la jeunesse iranienne à renverser la dictature religieuse. » Elle a en outre exigé que le régime iranien soit « mis au ban de la communauté internationale » et que toute relation avec lui soit « conditionnée à la fin des exécutions et de la torture. Ses dirigeants doivent être tenus responsables devant les tribunaux. »

Modèles d’exécution et discrimination ethnique
Des exécutions ont eu lieu dans 86 prisons réparties dans les 31 provinces iraniennes. Environ la moitié ont eu lieu dans huit grandes prisons, dont Ghezel Hesar (165 cas), Shiraz (97 cas) et Ispahan (61 cas). Les prisons isolées ont signalé moins d’exécutions en raison de difficultés de documentation.

Les minorités ethniques, en particulier la population baloutche, ont été confrontées à une répression disproportionnée. Sur les 1 000 exécutions documentées, 119 impliquaient des Baloutches, ce qui reflète une discrimination systémique. En outre, 34 femmes et sept mineurs, âgés de moins de 18 ans au moment des crimes présumés, figuraient parmi les personnes exécutées. L’âge moyen des 491 victimes identifiées était de 36 ans.

Exécutions publiques et violations des droits de l’homme
Le régime iranien a également procédé à quatre exécutions publiques en 2024. Au-delà des exécutions, le régime a eu recours à des sanctions sévères, notamment des amputations. Par exemple, deux frères d’Oroumieh ont été amputés des doigts de la main droite, tout comme deux prisonniers de Qom, tandis que les autorités fermaient les yeux sur la corruption généralisée des hauts fonctionnaires.

Par ailleurs, les tribunaux ont décidé d’aveugler un détenu accusé d’avoir blessé un policier lors des manifestations de 2017. Dans le cadre de ce que le régime a présenté comme une réforme » humanitaire », a-t-il annoncé que les voleurs seraient anesthésiés avant de subir des amputations.

Exécutions liées à la drogue
Plus de la moitié des exécutions (502 cas) étaient liées à la drogue, malgré l’implication du régime dans le trafic de drogue à travers des réseaux contrôlés par les Gardiens de la révolution. Ces réseaux généreraient des milliards de dollars aux niveaux régional et international, et certaines de leurs activités ont été révélées après l’effondrement du régime syrien.

Appels à une action internationale
Maryam Radjavi a souligné que « le silence et l’inaction face à des exécutions aussi sauvages bafouent non seulement les principes reconnus des droits de l’homme, mais encouragent également le régime à poursuivre ses exécutions, son terrorisme, son bellicisme et sa quête des « armes nucléaires ». Elle a exhorté les puissances mondiales à tenir le régime iranien pour responsable de ses violations des droits de l’homme, de son terrorisme et de sa quête d’armes nucléaires. Radjavi a réitéré la nécessité que les dirigeants du régime soient tenus responsables de leurs 45 années de crimes contre l’humanité et de génocide.

Le nombre record d’exécutions en 2024 met en évidence le recours par le régime iranien à la peur et à la répression pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Alors que les appels à la justice se font de plus en plus forts, la communauté internationale est confrontée à une pression croissante pour qu’elle prenne des mesures décisives contre l’escalade des violations des droits humains à Téhéran.

 
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