Israël a aidé un soldat coupable de crimes de guerre à fuir la justice brésilienne

Israël a aidé un soldat coupable de crimes de guerre à fuir la justice brésilienne
Israël a aidé un soldat coupable de crimes de guerre à fuir la justice brésilienne

Le 5 décembre, Yuval Vagdani, un soldat de réserve israélien, quitte le Brésil où il était en vacances. Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé l’avoir contacté pour organiser son départ, alors que le soldat faisait l’objet d’une enquête ouverte par le Tribunal fédéral brésilien pour des soupçons de crimes de guerre.

Cette décision judiciaire fait suite à une plainte déposée par la Fondation Hind Rajab, dont l’objectif est de condamner les soldats israéliens coupables de crimes de guerre. L’ONG a indiqué dans un communiqué avoir déposé un dossier de 500 pages et détenir des vidéos, des photos et des données de géolocalisation prouvant l’implication de Vagdani dans la destruction de tout un quartier par des explosifs, en dehors des affrontements militaires. Depuis le mandat d’arrêt émis contre Benjamin Netanyahu par la Cour pénale internationale, plusieurs tentatives ont été faites pour traduire en justice des soldats israéliens comme au Chili, en Argentine ou au Sri Lanka. Mais ces procédures ne sont pas prêtes d’aboutir, les autorités israéliennes multipliant les mesures visant à préserver l’impunité de leurs soldats.

Ainsi, le président de la commission des Affaires étrangères de la Knesset a annoncé la tenue le 6 janvier d’une réunion d’urgence avec des représentants de Tsahal et du ministère des Affaires étrangères contre le « sanctions et persécutions malveillantes » dont seraient victimes les militaires génocidaires. Selon RFI, « les autorités militaires exigent désormais que les soldats ayant servi à Gaza et au Liban suppriment des réseaux sociaux toute publication relative aux combats qui pourrait les incriminer « . Si le fait qu’une enquête ait été ouverte contre un soldat israélien à l’étranger constitue une première, la possibilité d’arrestations hors du territoire israélien préoccupait déjà les autorités israéliennes. Selon Libération« Le 4 décembre, l’armée israélienne a conseillé à 30 soldats ayant servi dans la guerre de Gaza de s’abstenir de tout voyage international en raison du risque d’arrestation. Au moins huit membres de Tsahal ont même reçu l’ordre de quitter immédiatement des pays comme Chypre, la Slovénie et les Pays-Bas. ».

Divers médias israéliens publient également des conseils aux soldats : le Temps d’Israël conseille par exemple : « aux soldats qui envisagent de voyager à l’étranger de ne pas publier d’images permettant de les localiser « . D’autres, comme Yediot Aharonot dans un article intitulé « Guide pour les soldats de l’armée israélienne : comment agir en cas d’arrestation à l’étranger », conseillent d’éviter les pays dont la législation permet de poursuivre les criminels pour fautes graves quels que soient leur nationalité et les lieux où les crimes ont été commis.

Plusieurs membres du gouvernement israélien ont dénoncé l’enquête du tribunal fédéral brésilien comme étant un acte « antisémite », exploitant une fois de plus le sujet de la lutte contre l’antisémitisme pour poursuivre leur politique coloniale sans risquer d’être dérangés. Le chef de l’opposition parlementaire Yair Lapid a déclaré : « Il n’est pas possible que les soldats de Tsahal aient peur de voyager à l’étranger par peur d’être arrêtés », illustrant le consensus colonial et sioniste entre les différents camps de la Knesset.

Ces actions médiatiques et gouvernementales visant à protéger à tout prix les soldats de toute condamnation ne sont pas nouvelles, comme nous l’avons vu avec la libération de soldats accusés d’avoir violé une prisonnière palestinienne à la suite d’émeutes d’extrême droite. Mais le simple fait qu’ils aient lieu témoigne de la profondeur du mouvement de soutien à la Palestine à l’échelle internationale auquel les gouvernements sont obligés de répondre. Dans le même temps, la justice pour les colonisés ne peut être obtenue par le biais du droit et de la justice internationaux. Alors que la police fédérale brésilienne remet déjà en question la légitimité de l’enquête et exige un examen approfondi, la probabilité que ces procédures aboutissent semble faible. Alors que le génocide de Gaza peut compter sur le soutien des bourgeoisies impérialistes, comme l’illustre la décision de la de ne pas appliquer le mandat d’arrêt contre Netanyahu, la justice pour les peuples colonisés ne s’obtiendra pas grâce aux institutions judiciaires, mais par la lutte des peuples et travailleurs de toute la région pour la libération du Moyen-Orient des griffes de l’impérialisme et des bourgeoisies arabes qui le soutiennent.

 
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