Chaque jour, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce mardi 7 janvier 2025, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
L’armée ukrainienne affirme mener de « nouvelles opérations offensives » dans la région russe de Koursk
L’Ukraine a déclaré mardi que ses forces armées avaient commencé « nouvelles actions offensives » dans la région de Koursk, dans l’ouest de la Russie, son premier commentaire majeur depuis que Moscou a fait état dimanche d’une nouvelle avancée ukrainienne.
Les forces ukrainiennes se sont emparées d’une partie de la région de Koursk lors d’une incursion surprise en août et ont réussi à maintenir le contrôle de certains territoires pendant cinq mois malgré les contre-offensives russes. Le ministère russe de la Défense a déclaré dimanche que Kyiv avait lancé une nouvelle contre-attaque.
L’état-major ukrainien, qui a divulgué peu d’informations sur l’opération afin d’assurer sa sécurité, a annoncé mardi que son armée avait attaqué un centre de commandement russe près de Belaya, un village du sud-ouest de l’oblast de Koursk. Cette grève, comme d’autres opérations récentes dans la région, fait partie d’une série de « nouvelles opérations offensives » contre les forces russes, a ajouté le haut commandement.
Le ministère russe de la Défense, qui a qualifié la contre-attaque ukrainienne de “négligent”a déclaré dans un communiqué que ses troupes avaient frappé des unités ukrainiennes dans la région de Koursk. Il a dressé une liste de six endroits où les forces russes auraient vaincu des brigades ukrainiennes, ainsi que sept autres endroits, y compris de l’autre côté de la frontière, où des frappes ont été menées contre des unités et des équipements ukrainiens. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier les affirmations des deux parties.
Selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), des vidéos géolocalisées dans la région montrent des avancées ukrainiennes au nord-ouest de la ville de Sudja, tandis que des blogueurs militaires russes ont rapporté des combats au nord-ouest de la ville.
L’escalade des combats à Koursk intervient à un moment critique pour l’Ukraine, dont les troupes surmenées peinent à ralentir l’avancée russe dans l’est de son territoire. Le maintien d’une partie du territoire russe pourrait servir de monnaie d’échange lors d’éventuelles négociations à moins de deux semaines de l’investiture du président élu Donald Trump, qui a promis de mettre fin rapidement à la guerre sans préciser comment.
Selon les estimations de l’Ukraine et de ses alliés, les forces russes seraient renforcées dans la région de Koursk par 11 000 soldats nord-coréens. La Russie n’a pour l’instant ni confirmé ni infirmé leur présence.
La popularité du président Zelensky en forte baisse en 2024
Les Ukrainiens soutiennent toujours majoritairement le président Volodymyr Zelensky dans son action, après presque trois ans d’invasion russe, un chiffre toutefois en forte baisse en 2024, selon les résultats d’un sondage publié mardi par un institut spécialisé de Kiev.
L’Institut international de sociologie de Kiev (KIIS) a mené une enquête téléphonique auprès de 2 000 personnes vivant sur le territoire sous contrôle ukrainien entre le 2 et le 17 décembre, environ un mois après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, ce qui a relancé les spéculations sur d’éventuels pourparlers de paix avec Moscou. .
Selon les résultats, fin 2024, 52 % des Ukrainiens interrogés déclaraient « avoir confiance » en Volodymyr Zelensky, un chiffre en forte baisse par rapport à fin 2023 (77 %), traduisant un manque de soutien à l’Ukrainien. président, après presque trois années de guerre de haute intensité.
Le soutien actuel au chef de l’Etat ukrainien, en poste depuis 2019, est plus marqué à l’Ouest (60%) et au Centre (52%), régions relativement épargnées par la guerre, qu’à l’Est (seulement 42%) et au le Sud (46 %), où se déroulent la plupart des combats.
Désormais, selon cette enquête, près de 4 Ukrainiens sur 10 (39 %) déclarent « n’avoir pas confiance » en Volodymyr Zelensky, soit près du double par rapport à décembre 2023 (22 %).
Ces dernières semaines, le débat sur d’éventuelles négociations de paix avec Moscou s’est intensifié, sur fond d’avancées russes rapides dans le Donbass (est) et dans le contexte du retour au pays de Donald Trump le 20 janvier.
Le président élu américain a assuré vouloir mettre fin rapidement au « carnage » en Ukraine, faisant craindre à Kiev de devoir faire des concessions territoriales à la Russie pour obtenir la paix.
Volodymyr Zelensky, de son côté, appelle à « garanties de sécurité » à ses alliés occidentaux, américains en tête, avant toute négociation avec Moscou.
Le président ukrainien a été élu en avril 2019, promettant notamment de lutter pour la paix avec la Russie. Sa popularité a ensuite décliné, avant de monter en flèche à près de 90 % d’opinions favorables après l’invasion russe à grande échelle en 2022.