Musique –
Eras Tour: Taylor Swift a illuminé Zurich lors de son concert
La superstar américaine s’est produite pour la première fois en Suisse le 9 juillet 2024 au stade du Letzigrund. Retour sur une soirée magique.
Publié aujourd’hui à 10h00
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Cet article du 11 juillet 2024 a été importé de Femina.ch et republié sur notre site le 7 janvier 2025.
Pour retrouver Taylor Swift, il suffit de suivre les paillettes. C’était du moins le cas le 9 juillet 2024 dans les rues de Zurich, jour sacré pour les milliers de Swifties aux tenues éblouissantes qui ont envahi la ville germanophone, puisqu’ils allaient enfin pouvoir voir leur idole. La superstar américaine de 34 ans s’est en effet produite pour la toute première fois en Suisse, au stade du Letzigrund, mardi 9 juillet 2024, puis mercredi 10 juillet. Deux concerts exceptionnels à guichets fermés devant près de 50’000 supporters pour la 113e édition. et 114e dates de The Eras Tour, sa tournée mondiale – et celle de la décennie, dit-on. Féminine était là, on vous le dit.
Paramore a assuré la première partie
La chaleur était écrasante lorsque nous sommes arrivés vers 17 heures. Les routes autour du stade sont bouclées par des équipes de police en alerte pour l’attirail antiterroriste. De nombreux Swifties sont déjà à l’intérieur de l’enceinte, maquillés, coiffés et souriants. Certains ont commencé à faire la queue dès 6 heures du matin pour être parmi les premiers spectateurs et rejoindre les barricades devant la scène pour admirer le chanteur de plus près. A moitié cachés sous des couvertures rafraîchissantes distribuées par le staff, les fans de Taylor Swift ont revêtu leurs plus beaux atours pour assister au show de la soirée : bottes de cowboy, chapeau de cowboy, t-shirt de la tournée, robe à paillettes, paillettes, strass, teintes pastel et rangées incontournables de ” bracelets de l’amitié » font scintiller les stands et la fosse.
A 17h45, le groupe de rock américain Paramore, emmené par la chanteuse Hayley Williams, commence à entonner quelques chansons destinées à réchauffer le stade déjà en sueur. Ne connaissant pas leur répertoire, nous avons choisi ce moment pour déguster des penne à la sauce tomate (nous ne sommes pas là pour la gastronomie), afin de satisfaire notre estomac qui s’est vite installé à l’heure suisse-allemande. En effet, le concert doit durer 3 heures 15 minutes.
Un spectacle de plus de quarante chansons
Le soleil de plomb ne semble jamais vouloir se coucher lorsque l’horloge sonne 19 heures. Après quelques minutes d’attente, le compte à rebours commence : 3, 2, 1… de gigantesques pétales de lilas entrent en scène. Soudain, les fleurs en tissu se soulèvent et révèlent Taylor Swift dans son body Atelier Versace. “Grüezi!”, crie-t-elle joyeusement face aux cris. La setlist commence par Miss Americana et le prince chagrinsuivi du tube Été cruel. Puis les décors se transforment et la chanteuse devient businesswoman sous les notes de L’Homme.
Et ainsi de suite. Sans aucune pause, si ce n’est pour changer régulièrement de costumes (une combinaison Roberto Cavalli pour l’album Réputationun ensemble de la même maison pour 1989, une robe à texte Vivienne Westwood pour Le département des poètes torturésune robe longue Alberta Ferretti pour Folklore ou un body Zuhair Murad pour Minuits), la star interprète une quarantaine de titres en dansant, en jouant et en chantant sans broncher une seconde. Quelle endurance ! Seules quelques mèches de sa frange collées sur son front à la tombée de la nuit témoignent de ses performances athlétiques. La quasi-totalité de ses onze albums studio y sont consacrés : 18 ans de carrière musicale, Intrépide (2008) jusqu’à sa version la plus récente Le département des poètes torturés (2024). Les « époques » pop se succèdent… et se ressemblent un peu, mais la ferveur du public est bien présente.
Et quelle ferveur ! Tandis que les tubes dance de la superstar résonnent pour le plus grand plaisir de la foule en délire – Histoire d’amour, 22, Nous ne nous remettrons jamais ensemble, Je savais que tu allais créer des problèmes, Regarde ce que tu m’as fait faire, Style, Secouez-le, Mauvais sang – de nombreux Swifties de tous âges, dont des Américains trentenaires juste devant nous, ne manquent pas un mot de la chanson. Pendant que Taylor Swift chante ses ballades au piano ou à la guitare, les larmes coulent sur les joues pailletées d’un groupe de vingtaines germanophones un peu plus loin.
Une performance américaine parfaitement rodée
La prestation est tout simplement parfaite. Pas de faux pas, pas de fausses notes. Taylor se produit, tout comme la troupe d’une quinzaine de danseurs aux sourires imperturbables et les quelques musiciens peu en vue sur scène. Le spectacle est si précis qu’aucune surprise ne vient titiller le public. De plus, la popstar parle rarement à ses fans. Même le moment émouvant où elle offre son chapeau et embrasse une petite fille au premier rang semble répétée.
La scénographie, très inégale, est l’aspect le plus décevant : les décors en forme de maison sont sans grand intérêt – hormis la mignonne petite cabane de conte de fées devant laquelle la star présente les titres de ses albums. Folklore et Toujourssortis à quelques mois d’intervalle pendant la pandémie. Les effets vidéo de l’ego trip sont parfois très beaux, parfois complètement kitsch, dans un style 2010. Heureusement, les chorégraphies de la troupe de danse subliment avec poésie l’impressionnante performance vocale de Taylor Swift.
Verdict? Le spectacle est spectaculaire, exaltant – historique ! – et on ne voit pas le temps passer dans cette ambiance bienveillante et extatique. Même si au fond on ne se sent pas tout à fait Swiftie, on a le sentiment de faire partie de cette immense famille majoritairement féminine. On est même surpris de connaître près des deux tiers des chansons, merci les radios ! A la fin du concert, après un final grandiose plein de paillettes, d’effets de lumière et de feux d’artifice colorés, nous reprenons le train dans la nuit zurichoise, la tête encore pleine des refrains accrocheurs qui nous suivront longtemps.
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Laurène Ischi est journaliste au sein de l’équipe numérique de Tamedia. Après une licence en lettres à Lausanne, elle obtient son master à l’Académie du journalisme et des médias de l’Université de Neuchâtel en 2021. Elle est passionnée par les questions de société et travaille pour « Femina » pendant 4 ans.Plus d’informations
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