Avez-vous apprécié les vacances ? Vous avez fêté le Nouvel An ? Vous avez goûté la crêpe ? Vous allez (peut-être) adorer les soldes d’hiver, qui débutent ce mercredi 8 janvier, quasiment immédiatement après la rentrée du travail ou de l’école. Trop tôt ? Oui, beaucoup trop tôt, jugent certains professionnels, même si la date, prévue bien à l’avance, est définie par la loi. Traditionnellement en effet, le début des soldes a lieu le deuxième mercredi du mois de janvier.
“Black Friday, vacances, vacances… le problème c’est que cette année, encore plus qu’avant, les ménages ont dépensé beaucoup d’argent”, juge Jean-Guilhem Darré, le délégué général du Syndicat des Indépendants, qui milite pour un report. du début de ce temps fort annuel « d’au moins deux semaines ». «Cela nous permettrait de vendre des vêtements d’hiver à un prix normal lorsque nous sommes en plein hiver», ironise-t-il.
A défaut de se faire entendre cette année, son syndicat espère au moins que le millésime 2025 sera bon. Car si le pouvoir d’achat est en berne, si l’incertitude politique continue de miner les Français, au moins ces jours-ci il fait froid ! Cela devrait pousser les Français à acheter des manteaux et autres pulls chauds à prix cassés.
Autre point positif : après une année 2024 « en léger repli », selon Emmanuel Le Roch, le délégué général du Procos (la fédération des métiers spécialisés), avec de très bons mois (comme septembre), et d’autres bien plus moroses (comme décembre) , la bonne nouvelle pour les consommateurs, c’est que «d’emblée, les démarques seront très importantes», ajoute-t-il. En effet, « il y aura de très bonnes affaires à trouver dès le premier jour des soldes, dans toutes les catégories de produits, électroménager en tête », confirme Romain Gavache, le président France du Dénicheur, comparateur de prix.
« Les Français sont de plus en plus accros aux prix bas »
Non pas que les détaillants, notamment dans l’habillement, aient envie d’écouler leurs stocks au plus vite : « Cette année, ils sont moins importants », juge Emmanuel Le Roch. En fait, ils ont chuté tout au long du mois de novembre avec le Black Friday qui s’est transformé en Black Novembre. Mais aussi grâce à toutes ces ventes privées qui ont fleuri un peu partout, aussitôt terminée la parenthèse enchantée de Noël.
« Actuellement, moins de la moitié de nos adhérents disposent encore entre 30 et 40 % de leurs stocks, ce qui n’est pas énorme », confirme Jean-Guilhem Darré. En fait, si les soldes promettent de démarrer sur les chapeaux de roues, c’est plutôt parce que les budgets des ménages restent contraints. « L’enjeu, pour chaque enseigne, sera de capter le plus en amont possible les intentions d’achat des clients », explique Romain Gavache. « C’est une constante depuis début 2024 : les Français sont de plus en plus accros aux prix bas », confirme Yohann Petiot, le directeur général de Commerce Alliance.
Une autre question restera en suspens jusqu’à la fin de cette période promotionnelle, mardi 4 février : les soldes d’hiver ne risquent-ils pas d’être « taris » par cette période forte qu’est devenue le Black ? Vendredi? “C’est vrai, du fait de cette nouvelle donne, les soldes sont proportionnellement moins intéressantes qu’avant”, reconnaît Yohann Petiot. Mais elles correspondent tout de même à un moment unique : contrairement aux ventes privées, que chaque commerçant établit dans son coin, les ventes sont définies légalement comme un moment partagé par tous, et pendant lequel les commerçants ont le droit de vendre à perte. « .
C’est pourquoi, comme Emmanuel Le Roch, il envisage la période à venir « avec optimisme » : « A moins, comme l’année dernière, qu’il y ait des chutes de neige ou des mouvements sociaux (agriculteurs) empêchent les gens de sortir, les signaux sont pour la plupart verts.»