Après 35 ans à Paimpol, ce boat people devenu restaurateur vietnamien prend sa retraite

Après 35 ans à Paimpol, ce boat people devenu restaurateur vietnamien prend sa retraite
Après 35 ans à Paimpol, ce boat people devenu restaurateur vietnamien prend sa retraite

Par

Marie Lambrinos

Publié le

7 janvier 2025 à 17h24

Le restaurant vietnamien situé au rond-point du Goëlo, Paimpol (Côtes-d’Armor), a fermé ses portes ce dimanche 5 janvier 2025. A 61 ans, ce patron prend ses fonctions retraite après avoir dirigé son établissement avec son épouse depuis 1989.

Une institution à Paimpol

Le restaurant bénéficie d’un emplacement très convoité aujourd’hui, sur une route très fréquentée, au rond-point du Goëlo.

Nous avons d’abord démarré dans un petit local, rue Saint-Vincent, en 1987. C’était un bail précaire de 23 mois. Alors, quand j’ai eu l’opportunité d’emménager dans un espace plus grand, en 1989, je n’ai pas hésité et j’avais raison.

Van Dong Nguyen

Ouvert tous les jours

A l’époque, le restaurateur plaisantait en disant que le rond-point n’existait pas, que la rue arrivait devant sa porte et qu’il y avait toujours la voie ferrée.

Pendentif 35 ansil proposera ses spécialités vietnamiennes et chinoises aux habitants de Paimpol et des environs.

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Nous étions ouverts tous les jours, nous avions nos habitués et des gens de passage pendant la saison touristique. Nous allons désormais profiter de notre retraite en voyageant et en prenant soin de notre famille. C’est au contact des clients que j’ai appris le français.

Le gérant avait plusieurs offres reprise de son restaurant avec son espace bien situé, mais il reste discret sur la suite qui sera donnée au lieu.

Van Dong avec et vente l’ensemble de son mobilier et de sa décoration, y compris les tableaux laque d’origine vietnamienne et des lustres.

Un voyage épique pour arriver en

Van Dong Nguyen est né en 1964, à Saigon. Benjamin d’une famille de sept enfants, il avait dix-huit ans lorsque sa mère voulut le protéger des temps troublés de guerre que traversait tout le pays.

Elle voulait me soustraire au service militaire obligatoire. Alors elle m’a mis sur un bateau pour les Philippins. Je me souviens bien de la date, c’était le 23 octobre 1982. Nous étions 35 dans un petit bateau naviguant sur la mer de Chine. Nous ne devions notre survie qu’à un navire de Paimpol au nom prédestiné : Goëlo !

Il s’agissait d’un cargo duAgence maritime de l’Ouesttransformé en navire-hôpital pour recueillir ceux qu’on appelle « les Boat-people ».

L’un des premiers « boat people »

Je suis resté six mois dans un camp de réfugiés aux Philippines, géré par la Croix-Rouge. Ensuite, on m’a proposé d’aller dans un autre pays. Certains ont choisi l’Amérique ou l’Allemagne. Pour moi, c’est la France car c’est le pays qui m’a sauvé quand j’étais sur mon petit bateau.

Avec ses papiers de réfugié, il est poussé en avant par le Croix Rouge le prix du billet pour venir en France, 2 000 francs à l’époque.

Il met un point d’honneur à rembourser dès son premier salaire.

« Je comprends le chagrin que cela a dû être pour ma mère mais en même temps, elle m’a sauvé la vie ! »

De Paris à Morlaix, Quimper et Paimpol

En 1983, il arrive à Pariset commence son apprentissage pour devenir cuisinier. Cela commence dans un restaurant à Rennespuis àMorlaix. C’est dans cette dernière ville qu’il rencontrera son épouse.

Il développe son savoir-faire dans d’autres commerces à Quimper et un jour, un ami lui suggère l’idée de s’implanter à Paimpol.

Et le reste, on le sait.

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