Les débuts d’année se suivent et sont similaires pour les clients de la SNCF. La compagnie ferroviaire a décidé d’appliquer une nouvelle fois une hausse de 1,5% sur les prix des billets TGV et Ouigo à partir de ce mercredi 8 janvier. La hausse ne s’applique donc pas aux réservations effectuées avant cette date.
“Il s’agit d’une hausse très modérée, en dessous de l’inflation programmée par l’Insee, à 1,7%”, souligne Alain Krakovitch, directeur de TGV Intercités. Je tiens également à rappeler que la hausse cumulée de nos tarifs est de 8% depuis 2019, ce qui est bien inférieur à tous les autres modes de transport. »
Selon les estimations de la SNCF, la majoration de 1,5% équivaut à « moins d’un euro » par billet. La hausse est de 1,9% en moyenne pour les billets de train Intercités, gérés par l’État.
Dans le détail, les « premiers prix » ne changeront pas. Les petits prix affichés à l’ouverture des ventes resteront les mêmes. Seuls les « tarifs maximaux » évolueront de « 1 à 7 euros » selon les lignes. Les conditions de la Carte Avantage (49 euros), tout comme la Max Jeune et Senior (79 euros) ou encore les conditions d’échange et de remboursement, resteront inchangées.
En revanche, l’offre Junior & Cie (le service d’accompagnement des jeunes enfants) est réévaluée : le prix du billet de train est majoré de 3 euros en moyenne selon les destinations et le forfait de 1 euro. Les mensualités des abonnements Max Actif et Max Actif+ seront majorées de 4% en moyenne, à compter du 1er avril.
Une hausse après une année record
Cette nouvelle augmentation vise à couvrir, au moins en partie, la hausse des coûts de la SNCF, essentiellement liée à celle des tarifs des péages, ces droits de passage qui reviennent au gestionnaire de l’infrastructure, SNCF Réseau. « Elle sera de 3 % en 2025. Nous avons donc décidé d’en absorber la moitié, pour garder le haut débit accessible à tous », insiste Alain Krakovitch.
Après une nouvelle année record, avec 130 millions de voyageurs transportés en 2024 et un taux d’occupation de 84 % pour ses TGV, la SNCF a eu le choix de ne pas modifier ses tarifs. Mais ces dernières années, la compagnie ferroviaire a fini par utiliser tous les leviers à sa disposition pour maximiser ses revenus. « La direction se rend compte qu’elle ne pourra pas aller beaucoup plus loin », confie un administrateur du groupe. Le panier moyen est en légère baisse, un seuil d’acceptabilité commence à être atteint chez les Français. Clairement, nous ne pourrons plus nous gaver comme nous l’avons fait ces dernières années. »
“Le problème est toujours insoluble”
Ces augmentations successives visent à maximiser les profits réalisés par la SNCF… et à financer la rénovation du réseau ferroviaire grâce au « fonds de concurrence ». Il vient en soutien à SNCF Réseau, en charge de l’entretien et de la régénération des voies ferrées. Elle est alimentée, à hauteur de 60 %, par les résultats réalisés dans le « transport de personnes » des différentes filiales du groupe : Geodis, Keolis et SNCF Voyageurs. D’ici 2027, le groupe SNCF devra rembourser 5,93 milliards d’euros. Dans le détail, la contribution s’élèvera à 1,7 milliard en 2024, 1,35 milliard en 2025, 1,28 milliard en 2026 et enfin 1,6 milliard en 2027. Un effort qu’elle soutient seule, sans aide de l’État.
Ces montants, en constante augmentation pour réaliser des investissements conséquents et limiter le vieillissement des rails, nécessitent d’importants profits pour être réalisés. “Et donc les prix augmentent, puisque c’est notre principale source de revenus”, résume l’administrateur. Tandis que l’Etat, qui ne souhaite pas dépenser un centime pour le réseau, entretient une façade sur des prix trop élevés. Le problème est toujours insoluble. » Et c’est aux voyageurs de payer.