« Je ne suis pas Charlie mais plutôt Charlie Martel »… Quand Le Pen brisait l’unité nationale après les attentats de Charlie Hebdo

« Je ne suis pas Charlie mais plutôt Charlie Martel »… Quand Le Pen brisait l’unité nationale après les attentats de Charlie Hebdo
« Je ne suis pas Charlie mais plutôt Charlie Martel »… Quand Le Pen brisait l’unité nationale après les attentats de Charlie Hebdo

Dans les heures qui ont suivi la mort de 12 membres de Charlie Hebdo, Jean-Marie Le Pen a suscité la polémique. Il est décédé dix ans après l’attentat contre le journal satirique.

«Je ne me sens pas du tout comme l’esprit de Charlie. Je ne vais pas me battre pour défendre l’esprit de Charlie, qui est un esprit anarcho-trotskyste qui dissout parfaitement la morale politique.»

Faut-il voir une certaine ironie du sort dans la mort, à 96 ans, de Jean-Marie Le Pen, 10 ans jour pour jour, après l’attentat contre Charlie Hebdo ?

Il y a 10 ans, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, Jean-Marie Le Pen faisait polémique, dans une vidéo, en déclarant qu’il n’était pas « Charlie ». Abasourdie par les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’hyper-casher, la était alors sous le choc, unie dans un mélange de peur et de chagrin, l’un des fondements de sa République ayant été ébranlé par ces attentats islamistes.

La France unie dans la tristesse

Mais comme toujours lorsque la Nation est unie, que ce soit dans la joie ou dans la tristesse, le fondateur du Front National a critiqué cette unanimité qui n’était pourtant pas feinte.

« Aujourd’hui, c’est : nous sommes tous Charlie, je suis Charlie. Eh bien, je suis désolé, je ne suis pas Charlie », a-t-il déclaré. « Je me sens touché par la mort de douze compatriotes français dont je ne veux même pas connaître l’identité politique, même si je la connais bien, si c’est celle des ennemis du FN qui réclamaient sa dissolution par pétition. ‘il n’y a pas si longtemps.’

Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse à Tarascon (Bouches-du-Rhône), Jean-Marie Le Pen confirmait : “Non, je ne suis pas Charlie, je suis plutôt Charlie Martel”, en référence à la bataille de Poitiers et à la victoire historique des chrétiens sur les musulmans.

Le Front National loin de son élan émotionnel

Pour rappel, les dirigeants du Front national, dont sa présidente Marine Le Pen, n’étaient pas invités, le 11 janvier 2015, à la marche républicaine réunissant tous les autres partis français mais aussi des présidents et premiers ministres étrangers dont Mahmoud Abbas, représentant de l’Autorité palestinienne, et Benyamin Netanyahu, déjà à la tête du gouvernement israélien. Image qu’il semble impossible de revoir aujourd’hui.

Là encore, l’image de l’union sacrée avait irrité Jean-Marie Le Pen. “Tous ces gens marchent avec le panneau ‘Je suis Charlie’ alors qu’en réalité ce sont des ‘charlots’ qui sont responsables de la décadence de la France”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tarascon (Bouches-du-Rhône).

Fini les périodes de deuil lors des grands drames

“Nous essayons de transformer le sentiment de deuil en une opération politique positive”, a-t-il également décidé. Un avis qui, à l’époque, détonnait. Mais, depuis, l’extrême droite s’est largement engouffrée dans la brèche en ne respectant plus une période de deuil logique lorsque le pays est frappé par une grande tragédie, décidant d’en faire immédiatement son gain électoral.

Que ce soit pour les attentats du 13 novembre 2015 ou pour des faits divers plus récents comme la mort de Lola à Paris ou celle de Thomas à Crépol, sans laisser le temps à l’émotion et à la compassion, la fachosphère est toujours la première à frapper avec le canif en l’unanimité des circonstances.

 
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