Jean-Marie Le Pen, bâtisseur de l’extrême droite française moderne, est mort

Jean-Marie Le Pen, bâtisseur de l’extrême droite française moderne, est mort
Jean-Marie Le Pen, bâtisseur de l’extrême droite française moderne, est mort

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de l’élection présidentielle de 2002, est décédé mardi à l’âge de 96 ans à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il y avait été admis il y a plusieurs semaines.

“Jean-Marie Le Pen, entouré de sa famille, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12 heures”, a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.

« Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribune du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la , défendu son identité et sa souveraineté », a salué dans un message publié sur le réseau X. le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.

Marine Le Pen se trouvait mardi à midi dans un avion qui devait la ramener sur le continent de Mayotte, où elle s’est rendue pour exprimer sa solidarité après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Le fondateur du Front national, devenu Rassemblement national, s’est progressivement retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen a pris la présidence du parti.

Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale a constaté en juin dernier « une profonde dégradation » de son état physique et psychologique, estimant qu’il n’a pas pu « être présent » ni « préparer sa défense » au procès des assistants de des députés FN qui s’est déroulée à Paris de septembre à novembre.

Mi-novembre, Jean-Marie Le Pen a été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Tribun hors pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les Juifs, patriarche bouleversé par son propre peuple, ce Breton qui aimait être surnommé « le menhir » avait sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui marqua le Ve. République.

La mort de Jean-Marie Le Pen a été annoncée alors qu’une partie de la classe politique française s’est rassemblée mardi devant l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, dix ans après les attentats de janvier 2015.

– « Front républicain » –

Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.

Ce triomphe a son revers : pendant deux semaines, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.

Vingt-deux ans plus tard, alors que le RN venait de triompher aux élections européennes, une dissolution providentielle décidée par Emmanuel Macron laissait entrevoir la possibilité que sa fille Marine prenne l’extrême droite au pouvoir, un rêve auquel il s’était finalement fixé. à croire mais qui s’est à nouveau brisé sur un « front républicain ».

Jean-Marie Le Pen, après avoir été marié à Pierrette Lalanne, la mère de ses filles Marie-Caroline, Yann et Marine, épouse pour la seconde fois Jany Le Pen.

Sébastien Chenu, vice-président du parti, a estimé que « la disparition de Jean-Marie Le Pen est celle d’un immense patriote, visionnaire et une incarnation du courage ».

“C’est aussi la disparition d’un homme d’une immense culture, qui a porté l’espoir de millions de Français”, a-t-il ajouté.

Le député RN Thomas Ménage a salué mardi un “précurseur du mouvement national” qui “a dénoncé avant tout le monde le chemin qu’empruntait la France et annoncé les difficultés auxquelles elle est aujourd’hui confrontée”.

L’ancien candidat à la présidentielle de 2022 Éric Zemmour, opposant à Marine Le Pen, a également rendu hommage : « Au-delà des polémiques, au-delà des scandales, ce qu’on retiendra de lui dans les décennies à venir, c’est qu’il a été parmi les premiers à alerter la France de l’existence. menaces qui l’attendaient. “Cela restera la vision d’un homme, et son courage, à une époque où les hommes courageux n’étaient pas si nombreux”, a ajouté l’ancien polémiste.

A gauche, le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a estimé que “le combat contre l’homme est terminé” mais “le combat contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a généralisé, continue”.

pab/h/jp/

 
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