Une entreprise estonienne a développé un missile anti-drone à faible coût qu’elle testera en Ukraine

Une entreprise estonienne a développé un missile anti-drone à faible coût qu’elle testera en Ukraine
Une entreprise estonienne a développé un missile anti-drone à faible coût qu’elle testera en Ukraine

Tir d’un missile de défense aérienne d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros pour détruire un drone « kamikaze » [ou munition téléopérée] qui coûte cinquante à cent fois moins cher n’est évidemment pas viable à long terme. C’est ce qu’a soutenu le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées. [CEMA]en décembre 2023.

« Dans l’arsenal russe, l’une des armes les plus utilisées pour les frappes profondes est le drone Shahed d’origine iranienne qui doit coûter à peine 20 000 dollars. Aujourd’hui, on abat parfois ce drone avec des Patriot ou des Aster qui coûtent plusieurs millions. Quand on tue un Shahed avec un Aster, en réalité c’est le Shahed qui a tué l’Aster”, a-t-il déclaré lors d’une conférence à l’Institut Montaigne.

Aussi, l’objectif est de réduire le « coût par tir », que ce soit pour « épuiser » l’adversaire… ou éviter de se laisser épuiser par lui. Cela peut passer par une meilleure maîtrise des tirs ou par la mise en œuvre de moyens de guerre électronique pour perturber la connexion entre le MTO et son opérateur. Le développement de nouveaux systèmes, comme les armes à énergie dirigée ou les canons électromagnétiques, est également une solution possible. [et qui est d’ailleurs envisagée par la Marine nationale].

Mais la société Frankenburg Technologies, dirigée par Kusti Salm, qui était encore haut fonctionnaire du ministère estonien de la Défense en septembre dernier, entend proposer une autre solution. Elle a en effet développé le Mark 1, un missile anti-drone d’environ 0,5 mètre de long et équipé d’une charge utile militaire de 500 grammes.

Selon les explications qu’elle a données, le Mark 1 devrait être bien moins cher que les missiles anti-aériens actuellement sur le marché tout en étant « cent fois plus rapide » à produire. Equipé d’algorithmes d’intelligence artificielle, il a été conçu pour détruire les MTO de type Shahed [ou Geran selon la nomenclature russe] envoyés par dizaines contre les infrastructures critiques ukrainiennes.

« Ce missile cible des drones pouvant voler jusqu’à 2 km d’altitude. Les drones Shahed sont régulièrement utilisés à ces altitudes par la Russie pour attaquer les villes et les infrastructures ukrainiennes », a expliqué M. Salm dans une interview récemment publiée par Jane’s.

Reste à savoir si ce missile anti-drone à faible coût sera efficace. Pour le savoir, il faudra attendre les résultats des tests que Frankenburg Technologies s’apprête à réaliser en Ukraine, où la production du Mark 1 pourrait être lancée s’ils sont concluants.

Frankenburg Technologies ouvrira quant à elle un bureau au Royaume-Uni, où elle compte investir 50 millions d’euros pour développer des moteurs de fusée à faible coût.

“Spécialisée dans la fabrication de missiles de défense aérienne à bas prix, l’entreprise en pleine croissance travaille déjà en étroite collaboration avec l’industrie de défense britannique, s’approvisionnant auprès d’elle pour une part importante de ses sous-systèmes”, a fait valoir Keir Starmer, l’actuel locataire du 10 Downing Street, via un communiqué de presse diffusé le 16 décembre.

Photo : Frankenburg Technologies

 
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