Dans le monde très compétitif de la pomme, la Pink Lady se démarque juste après la Golden et avant la Granny Smith. La pomme australienne a conquis le monde. En France, c’est la 2ème pomme la plus consommée après la Golden. La dame rose est particulièrement cultivée à Noves et Sisteron. 225 000 tonnes seraient produites en Europe et environ 100 000 en France.
Alors que la production mondiale de pommes a augmenté depuis 1990 pour atteindre 85 millions de tonnes en 2020 – et contre 67 MT en 2010 – l’offre est devenue supérieure à la demande. Pour se démarquer du jeu ? La forme, la couleur et la saveur de la pomme sont les enjeux de ce marché. La Pink Lady est notamment cultivée chez Benoît Chauvet, à Noves (13) et chez Benjamin Cucchietti à Sisteron dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Un secteur qui se renouvelle
Plus des 2/3 des producteurs de Pink Lady en France ont moins de 54 ans et 96 % des producteurs retraités envisagent de transmettre leur verger à leurs enfants. Pink Lady Europe a développé un réseau de 10 parcelles expérimentales dans 3 pays pour adapter les méthodes de gestion de la production aux enjeux du changement climatique, de la durabilité et de la performance des vergers. Objectif : Garantir une production efficace et durable de Pink Lady pour les années à venir.
Où vont les pommes ?
70 à 75 % des pommes récoltées sont commercialisées sous la marque Pink Lady. Les pommes les moins colorées ou abîmées sont destinées à l’industrie de fabrication de jus et compotes. Les pommes trop abîmées sont envoyées à l’alimentation animale. La gestion des déchets dans les filières locales se fait à travers le compostage et la méthanisation.
Que disent les chiffres ?
La Dame Rose est la 2e la pomme la plus consommée en France derrière la Golden. Près de 7,763 millions de foyers en ont consommé entre juin et novembre 2023. Il est présent dans 98% des magasins en France. Il est produit sur 3 bassins de production : Sud-Est, Sud-Ouest et Val de Loire et 3 250 hectares via 630 producteurs, 60 stations de conditionnement et soutient 5 920 emplois dont 2 275 emplois directs.
Une Europe
Trois pays le produisent : en France avec 630 producteurs, en Italie dans le Tyrol du Sud, en Émilie-Romagne avec 2 470 producteurs et en Espagne à Lleida et Gérone avec 80 producteurs. Sa prévision de production pour 2024-2025 est de 220 000 tonnes pour 10 000 emplois directs et indirects et 3 910 emplois directs. Les producteurs représentent 59 % de l’emploi total.
La Dame Rose en question
Elle se développe pendant 7 mois sur l’arbre et nécessite 700 heures de travail par hectare, soit 20% de temps en plus par rapport aux autres variétés. Il faut 3 à 5 passages dans le verger pour récolter uniquement les fruits mûrs. Près de 20 à 30 % de ralentissement sur les lignes de tri sont nécessaires pour sélectionner les pommes répondant au cahier des charges. Tous les producteurs sont certifiés dans une démarche raisonnée de production PFI (Production Fruitière Intégrée) ou Biologique ou globale. Près de 96 % des producteurs ont mis en place des initiatives en faveur de la biodiversité avec par exemple l’installation de haies et de nichoirs, 91 % entretiennent un enherbement naturel sur leurs parcelles.
Le cahier des charges
Les critères de sélection de Pink Lady sont le taux de sucre et l’intensité aromatique, la fermeté pour une texture croquante, l’intensité de la couleur grâce à un ensoleillement maximal et un aspect bel et harmonieux de la pomme. La Pink Lady fleurit tôt et est récoltée tardivement. Il prospère sur des sols où il n’y a pas de gel pendant la floraison et pas d’humidité pendant la récolte.
La petite histoire
La Pink Lady est née en 1973 à l’initiative du chercheur australien John Cripps qui a croisé une Golden Delicious avec une Lady Williams. Les premiers arbres ont été plantés en Europe en 1994-95, dans le Sud-Est de la France puis dans le Val de Loire et le Sud-Ouest. En 1997, pépiniéristes, arboriculteurs et distributeurs se sont regroupés au sein de l’association Pink Lady Europe, rejointe en 1998-99 par des producteurs italiens et espagnols. En 2014, la petite pomme Pinkids est destinée aux enfants. En 2016, la Fondation Pink Lady soutient des projets entrepreneuriaux portés par des femmes.
Apprendre encore plus
Selon les statistiques Agreste, au 1er octobre 2024, la production française de pommes en 2024 est estimée à 1,57 million de tonnes, en légère baisse sur un an (- 1 %), mais supérieure à la moyenne 2019-2023 (+ 6 %). En septembre, début de la campagne commerciale, les prix sont en hausse par rapport à l’année précédente. La Provence-Alpes-Côte d’Azur représente 19% de la production nationale.