pourquoi la liste publiée aux Pays-Bas est controversée

pourquoi la liste publiée aux Pays-Bas est controversée
pourquoi la liste publiée aux Pays-Bas est controversée

l’essentiel
Depuis le 2 janvier, les Néerlandais sont déchirés par une initiative des archives nationales néerlandaises, rendant publique une liste de personnes susceptibles d’avoir collaboré avec le régime nazi sous l’occupation. Certains applaudissent la transparence de la démarche, utile selon eux au devoir de mémoire, d’autres craignent des répercussions négatives sur les descendants des personnes évoquées. Explications.

Mise en ligne le 2 janvier 2025, la plateforme «La guerre devant les tribunaux » (juge de guerre, NDLR) suscite de vives polémiques aux Pays-Bas. Voici cinq questions sur cette liste de collaborateurs révélée par les archives néerlandaises.

Qu’est-ce que “La guerre devant le juge« ?

La plateforme a été mise en ligne le 2 janvier aux Pays-Bas. Il a été développé à l’initiative des archives néerlandaises et financé par les ministères de la Justice, de l’Éducation nationale et de la Culture, apprend-on Le Point. Il recense de très nombreux documents (environ 8 millions) établissant le lien entre près de 425 000 personnes et le régime nazi lors de l’occupation du pays entre 1940 et 1945.

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L’initiative a-t-elle intéressé les Néerlandais ?

Le site devient rapidement victime de son succès. Au cours de sa première semaine, le site a enregistré plus d’un million de connexions, rapporte Le Point. L’accès au site fut donc rapidement impossible. Il faut dire que cette liste n’était jusqu’ici accessible qu’aux chercheurs et descendants directs de suspects ou victimes d’expulsion.

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Comment certains historiens défendent-ils le site ?

De nombreux spécialistes de la Shoah ont salué cette initiative, démontrant selon eux l’importance insoupçonnée de la collaboration aux Pays-Bas. Le professeur émérite d’histoire à l’Université d’Amsterdam, interviewé par Le monde estime ainsi que cette base de données rendue publique démontre « que nous avons couvert l’étendue de la collaboration dans le pays ».

Par ailleurs, une étude publiée en 2023 a montré le niveau de désinformation parmi les Néerlandais sur le sujet : plus de la moitié des habitants du pays estiment que les Pays-Bas n’ont pas été impliqués dans la Shoah. Cependant, plus de 102 000 hommes, femmes et enfants juifs, soit 75 % de la communauté du pays, ont été tués dans les camps nazis.

Quelles sont les principales critiques ?

Mais l’initiative divise nos voisins. L’autorité néerlandaise de protection des données s’est donc opposée à la diffusion de cette liste, estimant qu’il existe un risque d’atteinte grave à la vie privée des descendants des personnes mentionnées.

Par ailleurs, un amalgame a été rapidement fait entre les 425 000 cas recensés et la collaboration qui leur est reprochée. Le monde précise que sur ces 425 000 cas, 329 000 n’ont finalement fait l’objet d’aucune poursuite, mais la plateforme ne précise pas, pour chaque personne répertoriée dans la base de données, si elle a été reconnue coupable ou non. La seule façon de le savoir est de se rendre personnellement aux archives.

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Enfin, certains acteurs de la recherche historique ont déploré l’absence des noms des entreprises qui ont collaboré avec l’ennemi pendant la guerre, et de ceux des fonctionnaires qui ont collaboré activement avec le régime nazi entre 1940 et 1945.

Et ailleurs en Europe ?

Si l’initiative divise aux Pays-Bas, elle n’est pas la première à vouloir faire la lumière sur le passé trouble d’un pays pendant la guerre. Le Point rappelle qu’en Allemagne, en Italie et en , les dossiers juridiques concernant l’épuration sont accessibles depuis plusieurs années.

 
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