François, un Montpelliérain de 40 ans, est décédé après s’être rendu à trois reprises aux urgences, entre octobre et novembre 2023. Sa mère dénonce un manque de soins.
Y aurait-il eu une faille dans la prise en charge aux urgences de François en octobre 2023 ? C’est la question que se pose Déborah Monaco, un peu plus d’un an après avoir perdu son fils. Chez France Bleu, elle pointe du doigt le CHU de Montpellier (Hérault), où le quadragénaire s’est rendu à trois reprises au cours du mois précédant son décès.
«On a déshumanisé mon fils», déplore Déborah Monaco, qui envisage de porter plainte contre le CHU.
Une première sortie contre l’avis des médecins
Fin octobre 2023, François se présente aux urgences en se plaignant de violentes douleurs au ventre et de nausées. Il a ensuite été examiné par un médecin « selon les règles de l’art », précise sa mère.
Mais le lendemain, il a dit qu’il se sentait mieux et a demandé à sortir. Sa demande a été acceptée, même si les médecins qui l’avaient reçu la veille avaient recommandé de le garder sous surveillance, faisant état d’un risque de « troubles du rythme cardiaque » et de « décès ».
Le 30 octobre, se sentant « très, très faible », il retourne aux urgences, où l’on refuse de l’hospitaliser.
« On m’a dit : ‘il est parti contre avis médical donc on ne le reprendra pas’ », raconte sa mère.
Il reviendra une troisième fois au CHU le 4 novembre, son état s’étant encore aggravé. “Agonisant, il a souffert atrocement”, déclare Déborah Monaco qui ajoute, toujours auprès de nos confrères, que son fils a alors passé un coup de fil en précisant qu’il savait qu’il n’y arriverait pas et en lui disant “au revoir”.
« Un patient avec des besoins spécifiques »
Bien qu’il soit cette fois hospitalisé, son état se dégrade rapidement. Au total, il se rendra six fois au bloc opératoire en seulement 15 jours. Après avoir souffert, entre autres, d’un coma, d’une crise cardiaque ou encore d’une hémarrogie, il est décédé dans l’enceinte du CHU.
Un an plus tard, la mère de la quadragénaire dénonce la mauvaise prise en charge de son fils qui, explique-t-elle, est schizophrène et « minimise tout » en raison de sa pathologie. “Ils auraient dû avoir des doutes sur son discernement et consulter son psychiatre” au lieu de le laisser sortir lors de sa première hospitalisation, estime-t-elle.
« François était un patient avec des besoins particuliers », insiste-t-elle.
La Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux a été contactée, mais n’a toujours pas rendu son avis.