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Le chef du Parti de la liberté d’extrême droite (FPÖ) Herbert Kickl part après s’être entretenu avec le président autrichien le 6 janvier 2025 au palais présidentiel de la Hofburg à Vienne, en Autriche.
INTERNATIONAL – Une décision “pas facile à prendre”. Ce sont les mots choisis par le président autrichien pour s’adresser au pays ce lundi 6 janvier après avoir demandé au leader de l’extrême droite, Herbert Kickl, de trouver une majorité pour gouverner. Cette décision est une première dans l’histoire autrichienne.
Au vu de « la nouvelle situation (…), j’ai chargé » Herbert Kickl, dont le parti est arrivé premier aux élections législatives fin septembre avec près de 29% des voix, « discuter avec les conservateurs »a déclaré ce lundi 6 janvier le chef de l’Etat écologiste Alexander Van der Bellen. Il s’est exprimé après une rencontre d’un peu plus d’une heure avec le leader d’extrême droite.
Même si le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) a déjà participé au pouvoir en tant que partenaire minoritaire, il n’a jamais occupé la chancellerie dans cet État membre de l’UE de neuf millions d’habitants.
Avant le vote, Alexander Van der Bellen n’avait pas caché ses réticences envers Herbert Kickl, qui l’appelait par le passé « maman sénile ». Et le chef de l’Etat octogénaire a préféré en octobre choisir le chancelier conservateur sortant Karl Nehammer pour diriger les négociations, contrairement à l’usage qui réserve normalement ce droit au parti vainqueur.
Mais l’échec des négociations avec les sociaux-démocrates et les libéraux, suivi de la démission annoncée de Karl Nehammer, farouche opposant à Herbert Kickl, ont changé la donne, dans un rebondissement spectaculaire sur fond de montée des forces nationalistes en Europe.
“Nazis dehors”, scandé devant la Hofburg
Confier au FPÖ la tâche de diriger les négociations est lourd de symbolisme : c’est une première depuis 1945 pour cette formation fondée par d’anciens nazis et dirigée par celui qui veut se faire appeler Volkskanzler, le « Chancelier du peuple » – comme Adolf Hitler, originaire d’Autriche, même s’il nie toute référence au nazisme.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés ce lundi devant le palais de la Hofburg, siège de la présidence, aux cris de « Les nazis dehors. ».
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Des membres du mouvement « Omas gegen Rechts » brandissent une banderole « Unis contre l’extrême droite » le 6 janvier 2025 devant le palais présidentiel de la Hofburg à Vienne, en Autriche.
Herbert Kickl, 56 ans, a pris la tête du FPÖ en 2021 et a joué la carte du complot face aux restrictions anti-Covid. Nerveux, toujours caché derrière une barbe de trois jours, il a opté pour une ligne dure, opposée aux médias, aux LGBT+, à l’Europe et aux élites, loin de toute stratégie de diabolisation. Cet ancien ministre de l’Intérieur épargne également la Russie malgré l’invasion de l’Ukraine.
Il parle également sans vergogne de « rémigration » – un projet anticonstitutionnel de privation de nationalité et d’expulsion des Autrichiens d’origine non européenne – et il est facile d’insulter ses adversaires.
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