les professionnels de l’immobilier estiment que la crise est terminée

les professionnels de l’immobilier estiment que la crise est terminée
les professionnels de l’immobilier estiment que la crise est terminée

La baisse de l’inflation et la baisse des taux d’emprunt devraient se poursuivre en 2025 et relancer un secteur immobilier qui voit déjà le bout du tunnel.

Le marché immobilier devrait vraiment rebondir cette fois-ci. Après deux années de crise d’une rare violence qui ont été marquées par une baisse de plus de 33% du nombre de transactions, l’année 2025 devrait être l’année où les Français ouvrent à nouveau la porte de leur agence immobilière.

« Cela reste l’hypothèse la plus probable, estime Thomas Lefebvre, vice-président données chez SeLoger et Meilleurs Agents. Le marché devrait connaître un point de bascule au printemps avec une reprise de la demande susceptible d’amorcer l’entrée dans un nouveau cycle haussier. À cet égard, j’anticipe une hausse des prix d’environ 2 % d’ici fin 2025. »

Les prémices de cette reprise ont également été observées fin 2024. Le nombre de transactions sur l’ensemble de l’année qui était initialement prévu à 770 000 (contre 900 000 en 2023) s’est finalement établi à près de 800 000. Une baisse certes sur un an mais principalement due aux très mauvais chiffres du premier trimestre 2024.

Côté prix aussi, nous sommes déjà dans une phase de stabilisation. Entre le 1er janvier et le 31 décembre, les prix de l’immobilier ont légèrement augmenté de 0,4%, selon SeLoger, notamment grâce au segment dit rural en hausse de 2,1% en 2024.

Pas de hausse dans les grandes villes mais une stabilisation des prix avec -0,2% pour celles du top 10 et -0,7% pour celles du top 50. Même à Paris, après une forte baisse des prix, on constate une stabilisation à -0,4% avec un prix moyen de 9 355 euros le m². Dans de nombreuses grandes villes, les prix sont dans le vert sur un mois. C’est le cas à Rennes (+0,3% à 3.774 euros le m²), à Lyon (+0,4% à 4.362 euros), à Nice (+0,5% à 5.130 euros), à Strasbourg (+0,5% à 3.727 euros) ou à Lille (+0,5% à 3.305 euros).

Des taux plus bas et une inflation plus faible

Ce regain d’optimisme dans le secteur peut surprendre dans un contexte politique français d’instabilité sans précédent et alors que le moral des ménages s’est encore dégradé en novembre dernier selon l’Insee.

Mais deux éléments suggèrent que la reprise est crédible. Tout d’abord, la baisse des taux d’intérêt initiée par la BCE et qui se poursuivra dans les mois à venir. Sur 20 ans, il n’est désormais pas rare d’obtenir des taux d’emprunt inférieurs à 3,4% et ceux-ci devraient encore baisser.

« Au point qu’ils pourraient atteindre la barre symbolique des 3 % avant l’été », prédit Thomas Lefebvre.

L’autre élément est la stabilisation de l’inflation en dessous de 2% qui d’une part est propice à redonner du pouvoir d’achat immobilier aux Français et d’autre part rend moins attractifs les placements sur livrets d’épargne. Le taux de rendement du Livret A, dont la collecte atteint des records depuis deux ans, baissera ainsi à 2,5% au 1er février.

Cependant, le ciel de l’immobilier n’est pas totalement sans nuages. Le contexte politique constitue une menace qui rend les acteurs du secteur vigilants. Si la crise institutionnelle actuelle devait dégénérer en tensions accrues sur les dettes souveraines, cela ne serait pas sans conséquences sur la demande de logements. Les coupes budgétaires pourraient nuire à la solvabilité des ménages.

« Il en va de même pour la politique que les banques suivraient dans ces circonstances en matière d’octroi de crédit. Choisiraient-ils ou non de fermer le robinet ? Si tel était le cas, plus que le problème des taux, ce seraient les conditions d’accès au crédit qui poseraient donc problème aux porteurs de projets, analyse Thomas Lefebvre. Même si je suis convaincu que ce risque reste faible, il aurait pour effet de décaler de quelques mois le redémarrage du marché immobilier.

 
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