Un abandon après plusieurs semaines de pression politique. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission lors d’un discours ce lundi 6 janvier mettant fin à près de 10 ans à la tête du gouvernement. Il restera toutefois en fonction jusqu’à l’élection de son successeur, la Chambre des communes restant prorogée jusqu’au 24 mars.
« Hier soir, au souper, j’ai annoncé à mes enfants la décision que je partage avec vous tous aujourd’hui. J’ai l’intention de démissionner de mon poste de Premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef » a-t-il déclaré.
Au pouvoir depuis 2015, le Premier ministre démissionnaire s’était retrouvé fragilisé depuis plusieurs semaines, y compris au sein de son propre parti, où des voix de mécontentement se faisaient entendre.
Lors de son discours, Justin Trudeau a évoqué des « batailles internes » l’empêchant de mener à bien sa mission à la tête du gouvernement. “Malgré tous mes efforts pour lutter contre cela, le Parlement est paralysé depuis des mois après ce qui a été la plus longue session parlementaire minoritaire de l’histoire de notre pays”, a-t-il déclaré.
En décembre, sa vice-première ministre, Chrystia Freeland, a également quitté son poste en raison d’un désaccord avec Justin Trudeau sur la manière de gérer une éventuelle crise économique avec les États-Unis, alors que Donald Trump menace d’imposer des droits de douane jusqu’à 25% au Canada, dès son retour au pouvoir en janvier.
De plus en plus isolé au Parlement
Depuis le retrait de son allié de gauche, le Nouveau Parti démocratique, qui a mis fin à leur alliance en septembre dernier, Justin Trudeau se retrouve depuis dans une position incertaine, minoritaire au Parlement.
Dans l’opinion publique également, le Premier ministre démissionnaire a souffert d’une cote de popularité en berne, la population le considérant responsable, entre autres, de la hausse de l’inflation ainsi que de la crise du logement qui frappe le Canada.
Fils de l’ancien premier ministre Pierre-Elliott Trudeau, décédé en 2000, Justin Trudeau a connu des débuts prometteurs, suscitant un certain espoir lors de son arrivée au pouvoir en 2015.
Au cours de ses années à la tête du gouvernement canadien, il a notamment légalisé le cannabis, introduit l’aide médicale à mourir, une taxe sur le carbone et lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
Article original publié sur BFMTV.com