Le vendredi 3 janvier 2024, un détenu, armé d’une pioche artisanale, prend en otage quatre soignants et un gardien de prison dans l’unité de santé de la Maison Centrale d’Arles. Heureusement, grâce à la réactivité, au professionnalisme et au sang-froid des équipes présentes, la situation a été maîtrisée et aucune victime n’a été signalée. Toutefois, cette issue positive ne doit pas faire oublier qu’un tel incident était prévisible.
UNE RÉALITÉ SANS SURPRISE POUR LE TERRAIN
Dès la réception de l’alerte, la gravité de la situation a été immédiatement perçue. Les équipes d’intervention, formées et formées à ces situations de crise, ont réagi avec fluidité et efficacité. L’ERIS marseillais, rapidement déployé, a pris la situation en main, en parfaite coordination avec les personnels locaux. Le professionnalisme de chacun, superviseurs, négociateurs, équipes médicales et travailleurs spécialisés, a permis de stabiliser la situation. Ce travail d’équipe exemplaire mérite d’être souligné, et l’UFAP UNSa Justice remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cette intervention.
UN MANQUE DE RÉACTIVITÉ À L’ALERTE SUR LE TERRAIN
L’incident d’aujourd’hui n’est malheureusement pas un cas isolé. Le détenu en question, au profil notoirement instable et violent, était déjà bien connu pour son comportement perturbateur. Plusieurs alertes avaient été émises, tant par le personnel pénitentiaire que par le personnel médical, concernant les risques liés à ce détenu. Des rapports d’incidents antérieurs faisaient déjà état de son caractère violent, et ses précédentes attaques dans un autre établissement, à l’aide d’une arme blanche artisanale, avaient laissé de graves conséquences parmi les agents.
Malgré ces avertissements répétés, les mesures nécessaires n’ont pas été prises à temps. Lors de la récente visite de la DAP, nous l’avions déjà alerté sur la gestion des détenus au profil dangereux, soulignant l’insuffisance de leur maintien dans des établissements non spécialisés pour ce type de profil. Une telle gestion est une erreur prévisible dont les conséquences éclatent malheureusement aujourd’hui sous nos yeux.
Si cette prise d’otages a pu être maîtrisée sans faire de blessés grâce à la réactivité des intervenants, il convient de souligner le courage du personnel pris en otage, qui a fait preuve d’un calme et d’un professionnalisme exemplaires face aux violences. . Nous saluons particulièrement l’action de notre collègue Alberto, dont l’intervention courageuse et réfléchie a permis de limiter les conséquences dramatiques de cet événement. L’UFAP UNSa Justice requiert une reconnaissance officielle de son engagement et de son dévouement.
LE BUREAU LOCAL UFAP UNSa JUSTICE EXIGE UNE SÉCURITÉ RENFORCÉE ET UNE GESTION ADAPTÉE !!
Ce type d’événement vient cruellement rappeler que la sécurité de notre établissement ne peut plus être reléguée au second plan. Il est impératif de renforcer les effectifs et de garantir la présence d’équipes d’intervention formées à de telles situations. Nous exigeons des actions concrètes et immédiates :
● La création d’établissements pénitentiaires spécialisés pour prendre en charge les délinquants à haut risque et multirécidivistes.
● Renforcer les équipes de surveillance et les moyens matériels pour mieux protéger le personnel.
● La mise en place systématique de deux agents dans les formations sanitaires, afin de garantir la sécurité du personnel dans les zones sensibles.
NOUS AVONS AVERTI, MAIS L’ADMINISTRATION DOIT AGIR MAINTENANT !
LE BUREAU LOCAL UFAP UNSa JUSTICE du MC Arles demande à l’administration pénitentiaire d’honorer ses engagements pris lors des précédentes alertes et de cesser de minimiser les risques. Le terrain a fait entendre sa voix et il est urgent d’agir pour que de tels événements ne se reproduisent plus. Être à l’écoute du terrain est une nécessité, pas une option.
TOUT LE MONDE EST MOBILISÉ POUR LA SÉCURITÉ DE TOUS !
Le bureau local de l’UFAP UNSa Justice appelle à une réaction immédiate de l’administration et des pouvoirs publics. Trop c’est trop ! Nos agents ne sont pas des boucliers humains et méritent une sécurité à la hauteur des risques auxquels ils sont confrontés.
Arles, le 4 janvier 2025
Le Bureau Local UFAP UNSa Justice
