Tout va bien, finalement. L’Olympique Lyonnais revient parmi les équipes qui comptent en Ligue 1, et même en Europe. Après un début de saison lamentable, les Lyonnais reviennent à deux points du top 4 du championnat grâce à une étonnante dynamique qui ne les a vus perdre qu’une seule fois en L1 depuis octobre (au Parc des Princes le 15 décembre). . En Ligue Europa, ils ont déjà assuré leur présence en barrages mais peuvent résolument viser une qualification directe pour les 8es. Bref, tout s’arrange enfin pour un club qui n’a plus disputé un match de Ligue des champions, son habitat naturel depuis près de deux décennies, depuis 4 ans.
Quasiment revenus à leur place, les Lyonnais retrouvent une équipe type, de nouveaux talents, et suscitent un enthousiasme qui leur échappait depuis des mois. Mais l’équilibre est incroyablement fragile puisque l’OL est sous la menace d’une rétrogradation en Ligue 2 prononcée le 17 novembre par la DNCG alors que les dettes d’Eagle Group Football atteignent 463,8 millions d’euros. L’organisme attend 100 à 200 millions de garanties financières. Le combat de l’OL pour retrouver ses standards dépasse largement le terrain.
Où va l’OL de Textor ? « Attention, on l’a vu avec Bordeaux, les clubs ne durent pas éternellement… »
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Lopes, Orban, un bon début mais…
Lyon est donc un club en sursis. Toute la question est désormais de savoir comment satisfaire la DNCG, comment économiser drastiquement sans atteindre la compétitivité retrouvée de l’équipe. Un véritable exercice de funambulisme. Les départs déjà enregistrés d’Anthony Lopes et Gift Orban s’inscrivent parfaitement dans cette équation : Lopes ne jouait plus et coûtait 350 000 euros brut par mois, le transfert Orban, qui continuait de décliner dans la hiérarchie des attaquants, rapportait 12 millions d’euros. Les économies sont pour l’instant indolores, mais ne suffiront pas à satisfaire la DNCG. Lyon a encore une petite marge avec Wilfried Zaha ou Maxence Caqueret mais leur marché est restreint et ils ne suffiront pas à combler le trou. Pierre Sage le sait.
Anthony Lopes lors de son dernier match avec l’Olympique Lyonnais en Ligue 1, contre Strasbourg le 19 mai 2024
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“Il faut dégraissera déclaré l’entraîneur en conférence de presse. On ne peut, au vu des décisions prises par la DNCG, rien envisager. En août, il a fallu gérer les entrées et les sorties, ici c’est plus de sorties. L’équipe doit rester compétitive. On ne mettra pas en péril un secteur du jeu en libérant deux joueurs du même poste et du même profil.« Dans la situation actuelle, aucun joueur ne peut dire à 100 % qu’il sera encore là le 1er février.
Cherki et le dilemme de l’OL
Même Georges Mikautadze, qui a répété vouloir rester, n’en a pas l’assurance en cas de belles offres. Pas plus que Rayan Cherki. Excellent depuis le début de saison et indispensable à la relance lyonnaise, il incarne parfaitement le dilemme de l’OL. Le milieu offensif aura un marché s’il est mis en vente (PSG, Liverpool) mais Lyon est-il prêt à se séparer de lui pour convaincre la DNCG quitte à cacher une partie de ses ambitions ?
“Cherki a une plus grande valeur aujourd’hui que cet été. Il devrait rester en janvier, mais ce sera son choix, comme toujours dans le football», a convenu Textor lors d’une conférence de presse. Le propriétaire, adepte de l’auto-persuasion, a clamé après la décision de la DNCG : «Nous ne serons pas relégués, il n’y a aucune chance que nous le soyonss. »
Une qualification directe pour la Ligue des champions pourrait assurer, au minimum, 18 millions d’euros à Lyon et une vente de Cherki entre 20 et 30… Où placer le curseur ? La vente des actions Crystal Palace appartenant à John Textor (environ 45%) pourrait soulager les finances du groupe Eagle Football. Mais la DNCG veut des actes, pas des promesses. Le mois de janvier offre à Lyon l’opportunité d’agir selon ses bonnes intentions. L’hiver sera décisif.