Les trois policiers qui ont procédé à l’interpellation mortelle de Cédric Chouviat en janvier 2020 seront jugés pour homicide involontaire.
Un procès annoncé cinq ans après sa mort. Une source proche du dossier a indiqué que trois policiers seront prochainement jugés à Paris pour homicide involontaire. Ces derniers sont accusés d’avoir involontairement provoqué la mort du livreur Cédric Chouviat lors de son interpellation le 3 janvier 2020.
Une quatrième policière, qui avait été placée au cours de l’enquête sous le statut plus favorable de témoin assisté, a échappé à un procès.
Le renvoi des trois policiers devant le tribunal correctionnel de Paris est « une étape importante pour la famille de Cédric » Chouviat, a déclaré Arié Alimi, l’avocat de la famille.
« C’est aussi pour le traitement judiciaire des violences policières. L’audience sera le lieu et l’heure de débats importants sur le fonctionnement de l’institution policière et de l’institution judiciaire”, a-t-il déclaré.
William Bourdon et Vincent Brengarth, autres avocats de la famille, ont également salué une “étape cruciale” regrettant néanmoins “le choix de la qualification” d’homicide involontaire “qui déforme et obscurcit” le caractère “volontaire”, selon eux, des violences. .
Le procès des violences policières
Me Pauline Ragot, qui représente le capitaine et un autre policier impliqué, a indiqué de son côté avoir fait appel de l’ordonnance de renvoi rendue le 17 décembre.
Pour rappel, lors de son interpellation, Cédric Chouviat a été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête, ce qui a entraîné un malaise et sa mort deux jours plus tard le 5 janvier 2020 à l’âge de 42 ans.
L’enquête a mis en lumière six mois plus tard les mauvaises pratiques des policiers qui ont procédé aux contrôles et fait de l’affaire un emblème des violences policières.
L’expertise judiciaire a ainsi révélé que lorsqu’il a été mis à terre et menotté par les policiers, Cédric Chouviat a déclaré « j’étouffe » neuf fois en l’espace de treize secondes, avant de se sentir mal.
Un plaidoyer qui faisait écho à la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé en mai 2020 par un policier blanc à Minneapolis lors d’une interpellation. La tragédie a déclenché le mouvement « Black Lives Matter », c’est-à-dire « les vies noires comptent » qui s’est exporté au-delà des États-Unis.