Le CAC 40 a plongé lors de cette deuxième séance de l’année. L’indice parisien a été tiré à la baisse par les secteurs du luxe et de l’automobile. Ces grandes capitalisations ont été particulièrement secouées par les informations venant de Chine et des Etats-Unis.
La tendance du marché
La dernière séance de la semaine a eu des allures de long supplice pour la Bourse de Paris. La Bourse française n’a jamais pu se redresser ni espérer se rapprocher de l’équilibre. Il y aura eu de l’activité manufacturière aux Etats-Unis (49,3%, contre 48,4% en novembre) pour arrêter l’hémorragie pendant quelques minutes, mais la Bourse plongeait déjà depuis longtemps.
Comme la veille, le luxe a sombré à cause des marchés chinois qui ont poursuivi une deuxième séance morose. Lors de cette séance, ce n’est pas seulement ce secteur qui était en difficulté puisque l’automobile, l’acier et les spiritueux tiraient le CAC 40 vers le bas. Les grandes capitalisations du principal indice parisien n’étaient pas à la fête ce vendredi.
Stellantis ne fait plus partie de la nouvelle liste des véhicules propres bénéficiant de crédits d’impôt aux États-Unis. De leur côté, Pernod Ricard et Rémy Cointreau sont également concernés par les déclarations du directeur général de la Santé des Etats-Unis, le docteur Vivek Murthy, qui souhaite apposer des étiquettes d’avertissement sur les bouteilles d’alcool en raison des risques de cancers. Toutes ces nouvelles ont donc poussé le CAC 40 à glisser sous la barre symbolique des 7 300 points.
Du côté des indices en France et dans le monde
CAC40 | – 1,53% | 7 280,68 points |
SBF120 | – 1,51% | 5 516,78 points |
DAX | – 0,59% | 19 902,61 points |
FTSE100 | – 0,41% | 8 226,88 points |
Nikkeï | – 0,96% | 39 894,54 points |
Dow-Jones* | + 0,43% | 42 572,51 points |
Nasdaq* | + 0,93% | 19 461,07 points |
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes |
Fait du jour
Joe Biden a annoncé ce vendredi qu’il bloquait le rachat de US Steel par le géant japonais Nippon Steel : « Il est de ma responsabilité de bloquer la propriété étrangère de cette entreprise américaine vitale. US Steel restera une entreprise américaine.
Le président américain, en poste jusqu’à l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, a ajouté qu’il « n’hésiterait jamais à agir pour protéger la sécurité de cette nation et de ses infrastructures ainsi que la résilience de ses chaînes d’approvisionnement. » Joe Biden s’était déjà montré défavorable au rachat de l’entreprise sidérurgique américaine alors même que le pays est le premier importateur mondial.
Ce blocage pourrait créer des tensions avec le Japon alors que les deux gouvernements discutent de cette fusion depuis plus d’un an. Dans un communiqué, le syndicat des métallurgistes a déclaré “reconnaissant” de cette décision de « maintenir une industrie sidérurgique forte dans le pays ». De son côté, US Steel n’a pas réagi, mais s’est montrée favorable à ce rachat. L’entreprise a cité cette fusion comme un moyen de concurrencer la Chine, le plus grand producteur d’acier au monde.
Des valeurs en vue
Le sommet
Les valeurs énergétiques sont les principales gagnantes de ce début d’année. Sur les marchés européens et américains, les sociétés pétrolières et gazières étaient particulièrement recherchées ce jeudi. Aujourd’hui, c’est toujours le cas puisque GTT C’est la deuxième progression du SBF 120 avec une hausse de 3,72%. De leur côté, Esso proche de la société d’ingénierie navale (+3,27%) tandis que Énergies totales se situe en tête du CAC 40 (+0,50%).
GTT, leader mondial dans la fabrication de systèmes de stockage et de transport de gaz naturel liquéfié (GNL), profite de l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine. En effet, le contrat, conclu en 2019 avant le début de l’invasion russe en Ukraine, a expiré et n’a pas été renouvelé par le gouvernement ukrainien.
Malgré les sanctions contre la Russie, le Vieux Continent a encore utilisé cette solution pour éviter une pénurie énergétique dans de nombreux pays. Désormais, le gaz russe ne peut transiter que par le gazoduc TurkStream pour approvisionner l’Europe du Sud-Est. Dans ce contexte, l’entreprise française devrait en profiter pour augmenter les importations européennes de GNL pour compenser la fin d’un tiers des livraisons russes vers l’Europe.
Le Flop
Le secteur du luxe ne démarre pas 2025 sous les meilleurs auspices avec une deuxième séance dans les profondeurs des indices. En effet, Sec termine en bas du CAC 40 avec une chute de 4,88%. Ces concurrents n’étaient pas plus efficaces puisque LVMH 3,79% de tir, Hermès baisse de 2,78%, Christian Dior a chuté de 3,58% tandis que L’Oréal baisse de 1,80%. Le luxe souffre toujours de la mauvaise performance des marchés chinois.
Ce jeudi, l’activité manufacturière a déçu les investisseurs et a conduit à la pire première séance de l’année depuis 2016. Ce vendredi, ils ne se sont pas montrés plus optimistes puisque les indices boursiers de Shanghai et de Shenzhen ont perdu respectivement 1,57% et 1,89%. Pire, les taux obligataires à dix ans sont tombés sous le seuil de 1,6% pour la première fois de son histoire.
Pour ajouter à cette morosité ambiante pour le luxe en Chine, les dépenses sur l’île chinoise de Hainan, connue pour ses boutiques de luxe et ses hôtels de bord de mer, ont chuté de 29,3% en 2024. Mauvaise nouvelle pour les marques de luxe qui avaient massivement investi dans cette province après la fin de l’année. de la pandémie sanitaire.
Citation du jour
« Ce qu’il faut, c’est un changement culturel fondamental chez Boeing, axé sur la sécurité et la qualité plutôt que sur les profits. Cela nécessitera des efforts et un engagement soutenus de la part de Boeing, ainsi qu’une surveillance continue de notre part. »
Mike Whitaker, le patron de la FAA, le régulateur américain du secteur aérien, a évoqué les difficultés rencontrées par Boeing dans un blog ce jeudi soir. L’avionneur américain, numéro deux mondial derrière Airbus, connaît depuis de nombreux mois des problèmes de qualité de production ainsi que des ralentissements dans sa chaîne d’assemblage.
L’ordre du jour du lundi 6 janvier
Pour la séance de lundi, il faudra surveiller l’indice composite PMI français du mois de décembre. Il combine les indices des directeurs d’achats des activités manufacturières et ceux des services. Outre-Rhin, les investisseurs seront attentifs aux premières estimations d’inflation en décembre. Ils attendront également les chiffres du marché automobile du dernier mois de 2024.