« Le tennis australien va clairement dans la bonne direction »

Trois quarts de finale de Grand Chelem, deux titres et le top 10… Comment expliquez-vous votre succès en 2024 ?

Alex DE MINAUR : Je pense que toute ma vie et toute ma carrière se sont construites par petites étapes. Le succès n’arrive pas d’un seul coup, cela demande beaucoup de travail. J’essaie constamment d’analyser mon jeu et de changer tel ou tel détail pour devenir la meilleure version de moi-même. En 2024, j’ai sans doute franchi la plus grande étape (de ma carrière, NDLR) en entrant dans le top 10. C’était un des objectifs de ma vie. Mais si je suis réaliste, ce n’est pas un grand pas en avant par rapport à quand j’étais 12ème ! (en 2023, ndlr)

Sur quels aspects de votre jeu avez-vous travaillé en préparation pour 2025 ?

ADM : Rien de spectaculaire. Je me suis concentré sur l’amélioration de mon service, pour essayer de gagner quelques points +gratuits+ supplémentaires. J’ai clairement amélioré la vitesse de mes services, maintenant je dois essayer de gagner en précision (…). Et bien sûr, en dehors du terrain, j’essaie de prendre du volume et de devenir un peu plus costaud (…) pour être plus compétitif face aux meilleurs.

Vous n’avez jamais réussi à battre ni Carlos Alcaraz (3e) ni Jannik Sinner (1er)…

ADM : Carlos, je ne l’ai affronté que deux fois : la première (à Barcelone en 2022), j’avais des balles de match et la deuxième (à Queen’s en 2023), j’ai laissé le jeu un peu m’échapper, mais c’était un bon match. Jannik, en revanche, cela a été beaucoup plus difficile pour moi (9-0 pour l’Italien, ndlr), comme pour beaucoup d’autres joueurs en 2024. Ceci étant dit, je ne veux pas m’en contenter. Mon objectif est d’essayer de battre ces deux-là.

Sinner a terminé le travail contre de Minaur : extraits vidéo

Crédit vidéo : Eurosport

Quels sont vos objectifs pour 2025 ?

ADM : Je ne suis pas du genre à fixer des objectifs gravés dans le marbre. J’espère juste commencer la saison en pleine forme et retrouver l’élan que j’avais au début de la saison dernière. Mais idéalement, l’objectif est de me rapprocher le plus possible du top 5.

Avez-vous coché des tournois en particulier ?

ADM : L’objectif est évidemment de bien jouer dans les tournois majeurs. Si je veux améliorer mon classement, c’est ici que je peux gagner des points. L’objectif est donc d’aller loin en Grand Chelem et en Masters 1000.

Débuter la tournée australienne en tant que meilleur joueur local vous met-il plus de pression ?

ADM : Je n’ai jamais considéré cela comme une pression supplémentaire, c’est plutôt une motivation supplémentaire. Jouer en Australie, pour moi, c’est stimulant. Quand je vais sur le terrain, je sais que le public me soutiendra du premier au dernier point.

Chez les hommes, aucun Australien n’a remporté un Grand Chelem depuis le succès de Lleyton Hewitt à Wimbledon en 2002 et l’Australie n’a plus soulevé la Coupe Davis depuis 2003. Comment l’expliquez-vous ?

ADM : Nous avons connu une période un peu difficile, mais au cours des trois ou quatre dernières années, nous avons prouvé que nous sommes un pays qui compte. Nous avons neuf joueurs dans le top 100, c’est pas mal d’avoir presque 10% du top 100 ! En Coupe Davis, on a fait deux finales consécutives (2022-2023) puis une demi-finale, on n’en est plus très loin. La seule chose qui manque est probablement un Grand Chelem mais c’est l’une des choses les plus difficiles à accomplir dans ce sport. Le tennis australien évolue clairement dans la bonne direction. Je pense que nous gagnerons la Coupe Davis sans trop tarder et j’espère un Grand Chelem.

Propos recueillis par Damien GAUDISSART