comment financer les 23 millions d’euros nécessaires au renforcement du système de digues ?

comment financer les 23 millions d’euros nécessaires au renforcement du système de digues ?
comment financer les 23 millions d’euros nécessaires au renforcement du système de digues ?

Février 2021. La Garonne dépasse la barre des 10 mètres à Marmande. Quarante ans qu’on n’avait pas vu cela sur les deux rives du fleuve. De quoi rafraîchir la mémoire des anciens et éclairer la lanterne des nouveaux habitants, désormais avertis des caprices garonnais. Cet épisode mémorable avait mis à rude épreuve le système de confinement. Plus de 7 millions d’euros ont dû être investis par Val de Garonne Agglomération (VGA) pour restaurer les remblais de terre éviscérés et les nombreux ouvrages hydrauliques.

Près de quatre ans plus tard, ce dispositif de confinement de 160 km, dont 90 km gérés par l’Agglomération, fait l’objet d’un bras de fer entre la collectivité et l’État. «Nous continuons à faire les travaux d’entretien annuels. Mais pour financer notre programme d’action de prévention des inondations (Papi), il nous faudrait investir 23 millions d’euros», chiffre le président de VGA, Jacques Bilirit.

Une somme qui prend en compte les travaux nécessaires pour relever le niveau de protection attendu par l’Etat et qui devait bénéficier d’un financement à 80% de l’Europe et de l’Etat. « Aujourd’hui, l’Europe s’est retirée. Et on se retrouvera seul à financer 65 à 70 % des investissements, ce n’est pas tenable. »

« Si nous n’arrivons pas à financer notre Papi, l’État peut nous demander de raser les digues. »

Pour mesurer l’enjeu, ces 90 km de digues protègent environ 4 000 habitants, 2 000 habitations, des terres agricoles, des infrastructures routières, des commerces, des campings, etc. Cinq villages (Couthures-sur-Garonne, Jusix, Sénestis, Taillebourg et Villeton) sont totalement inondables. .

Facture

« Si nous n’arrivons pas à financer notre Papi, l’État peut nous demander de raser les digues. » En clair, si les travaux attendus pour augmenter le niveau de protection ne sont pas réalisés, l’État présume que le système de confinement n’est pas fiable et qu’il vaut mieux le niveler. « Cela ne me fait pas vraiment peur. Je n’imagine pas que l’État impose une telle décision», tempère Jacques Bilirit. Les enjeux humains, économiques et sociaux sont bien trop importants.

Comment sortir de l’impasse financière ? Jacques Bilirit envisage plusieurs options, qui nécessitent de reconsidérer le problème. « De par notre position géographique, le territoire du Val de Garonne reçoit les eaux d’un bassin versant de 50 000 km² en amont, soit un 10e de . Nous devons essayer de changer la situation pour que la responsabilité financière ne repose pas uniquement sur ceux qui reçoivent l’eau. » Une question de solidarité entre les territoires qui longent le fleuve et ses grands affluents (Tarn, Aveyron, Lot, Gers ou encore Baïse), dont les eaux de crue se déversent sur plus de 13 000 hectares de terrains d’expansion dans le bassin Marmandais-Tonneinquais.

«Le travail avec le Sénat est en cours déposer une loi transpartisane sur ce sujet », indique Jacques Bilirit. Le président de VGA souhaite également « que le bassin de la Garonne devienne un établissement public territorial de bassin. Seul un tel établissement pourrait soutenir une infrastructure substantielle comme notre système de confinement. » Enfin, Jacques Bilirit plaide pour que le schéma d’aménagement et de gestion des eaux de la vallée de la Garonne (Sage) crée une commission spécifique sur le sujet.

 
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