La capture du soldat nord-coréen, jeudi 26 décembre, a constitué une preuve inédite de la présence de Pyongyang aux côtés de la Russie sur le front ukrainien. Les renseignements sud-coréens ont annoncé sa mort ce vendredi 27 décembre.
Un soldat nord-coréen fait prisonnier par les forces ukrainiennes après avoir été déployé pour combattre aux côtés des Russes est décédé, ont rapporté vendredi les renseignements sud-coréens. “Il a été confirmé, par l’intermédiaire d’une agence de renseignement alliée, que le soldat nord-coréen capturé vivant le 26 décembre vient de succomber à l’aggravation de ses blessures”, » a déclaré l’agence de renseignement dans un communiqué.
La capture d’un soldat nord-coréen était une première depuis que Kiev et les Occidentaux ont fait état de la participation des troupes de Pyongyang au conflit. Cette implication d’une armée étrangère régulière constitue une escalade majeure de l’invasion lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et entre dans une phase critique avec le retour dans moins d’un mois de Donald Trump à la Maison Blanche.
Selon Kyiv, 12 000 soldats nord-coréens, dont “environ 500 officiers et 3 généraux”, sont engagés dans la région russe de Koursk, dont l’armée ukrainienne occupe depuis août plusieurs centaines de kilomètres carrés. Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont jamais confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l’armée russe. Volodymyr Zelensky a assuré lundi que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été « tué ou blessé » depuis leur engagement aux côtés de la Russie. Séoul a pour sa part évoqué lundi 1.100 « tués ou blessés ». L’état-major sud-coréen a également observé des préparatifs qui laissent penser que la Corée du Nord s’apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, en renfort ou pour relever celles déjà combattantes, en plus des drones.
Aucune expérience de combat moderne
Un traité de défense mutuelle historique entre Pyongyang et Moscou, signé en juin, est entré en vigueur au début du mois. Il projette « aide militaire immédiate » en cas d’attaque armée par un pays tiers. Séoul estime que grâce à l’expérience acquise dans les combats contre les forces ukrainiennes, la Corée du Nord cherche à moderniser ses capacités de guerre conventionnelle.
Le porte-parole des renseignements militaires ukrainiens (GUR), Yevgen Ierin, a affirmé mardi que “La participation nord-coréenne aux combats n’a pas eu d’impact significatif sur la situation.” Selon lui, les troupes nord-coréennes n’ont aucune expérience moderne du combat, notamment face aux drones devenus omniprésents sur le champ de bataille, et emploient “des tactiques plus primitives, de la Seconde Guerre mondiale ou de l’après-Seconde Guerre mondiale.”