ce que l’on sait du drame survenu sur un TGV en marche, provoquant d’importants retards la veille de Noël

La SNCF est en deuil. Un conducteur de train est décédé après une chute de son train en marche, dans la soirée du mardi 24 décembre. Le système de sécurité a permis d’arrêter rapidement le train mais l’événement a provoqué d’importantes perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est. Le parquet de Melun, qui a ouvert une enquête, a évoqué un possible suicide du conducteur. Selon un porte-parole du groupe, il s’agit de : “de mémoire”c’est la première fois qu’un tel incident se produit. Voici ce que l’on sait de ce drame survenu la veille de Noël.

Un drame survenu dans un TGV en marche, dans le sud de la Seine-et-Marne

Il était mardi environ 20 heures lorsque le TGV reliant Paris à Saint-Etienne, via Lyon, s’est arrêté dans la commune de Crisenoy, au sud de la Seine-et-Marne. Le conducteur vient de tomber du train en marche. Comme l’explique Philippe Tabarot, le nouveau ministre des Transports, sur franceinfo, « le personnel a remarqué qu’il n’y avait plus de chauffeur dans la cabine. Et très vite, ils ont compris que, quelques kilomètres plus tôt, [il] voulait probablement mettre fin à ses jours..

“Les portes accessibles aux voyageurs sont verrouillées en permanence mais le conducteur” à la liberté “pour pouvoir ouvrir ta porte”a pour sa part expliqué mercredi sur franceinfo Renaud Kayanakis, expert transport au sein du cabinet SIA Partners. Il a mis fin à ses jours alors que le train roulait.a confirmé la SNCF mercredi midi. Avant même cette confirmation, le parquet de Melun avait évoqué un possible suicide du conducteur. Une enquête a été ouverte mercredi “pour rechercher les causes du décès” et confiée à la compagnie de gendarmerie de Melun, a appris franceinfo auprès du parquet.

Le dispositif de sécurité a été immédiatement activé

Dès que le conducteur « a abandonné son poste de conduite, les dispositifs d’arrêt automatique du train se sont activés et le train s’est arrêté automatiquement »a détaillé la SNCF, assurant que «La sécurité des passagers des trains n’a à aucun moment été menacée, ni la sécurité du trafic». Ce dispositif de sécurité, appelé « Veille automatique avec contrôle de support » (Vacma) « permet de confirmer à tout moment la présence active du conducteur » dans la cabine de conduite du train, a poursuivi la compagnie.

Le conducteur doit donc « alternativement, appuyez puis relâchez soit une pédale avec votre pied, soit un interrupteur avec votre main ». « S’il ne relâche pas la pression toutes les 30 secondes ou s’il n’appuie pas à nouveau sur le mécanisme au bout de cinq secondes, une alarme très forte se déclenche dans la cabine du conducteur pour le faire réagir. Il dispose de trois secondes pour le faire. S’il ne le fait pas, les moteurs du train coupent automatiquement leur effort de traction et le dispositif de freinage automatique d’urgence se déclenche en même temps.précise l’entreprise.

SNCF : quels systèmes de sécurité à bord des trains à grande vitesse ?

« Dans ma mémoire de cheminot, c’est la première fois que j’entends un conducteur se jeter hors de sa cabine de TGV en pleine voie »a réagi sur franceinfo Bernard Aubin, secrétaire général du Premier syndicat. “Il n’y a pas de pilote automatique comme dans un avionil a souligné. C’est de l’ordre d’une seconde, surtout si le train roule à 300 km/h.»

Ils sontr l’ensemble du réseau ferroviaire, ce n’est pas “a priori” On ne peut pas faire dérailler délibérément un train, ajoute Renaud Kayanakis. “C’est ce qui a permis de garantir que la vie des nombreux voyageurs qui se trouvaient dans ce train bondé ne soit pas mise en danger”a confirmé Philippe Tabarot, précisant qu’il y aurait cependant aussi “une enquête interne” sur ces questions de sécurité.

Un chauffeur « très apprécié », membre de la CGT Cheminots

Comme le rapporte 3 Auvergne-Rhône-Alpes, Bruno Rejony, 52 ans, chauffeur de TGV au dépôt de Saint-Etienne, était connu pour son engagement syndical au sein de la CGT Cheminots. Il s’est notamment mobilisé contre la réforme des retraites en 2023. « Bruno a été un militant infatigable pour notre organisation »écrit le syndicat dans un communiqué publié sur X. « Il y a quelques jours, il travaillait sur les revendications des agents routiers stéphanois sur les questions de maintien de l’accès au TGV pour les conducteurs de Loire »écrit encore la CGT Cheminots.

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« Toute la famille ferroviaire est en deuil et est très marquée en ce jour de Noël par ce terrible drame »» a déclaré la SNCF. Le ministre des Transports, pour sa part, a évoqué un « chauffeur très apprécié » et expérimenté. “Je crois que l’action de ce conducteur est plus liée à des problèmes personnels et familiaux très importants qu’à des problèmes professionnels”a également souligné Philippe Tabarot sur CNEWS. « C’est une tragédie humaine, surtout le jour de Noël. Il faudra certainement se poser des questions. Des raisons professionnelles ? Des raisons personnelles ? Ce sera aux enquêteurs de déterminer. »observé sur franceinfo Bernard Aubin, du Premier syndicat.

La CGT Cheminots déplore une « communication précipitée »

Dans son communiqué, le syndicat s’offusque du « communication hâtive » de la direction de la SNCF à ce sujet, précisant qu’un « Commission de sécurité, de santé et des conditions supplémentaires de travail » a eu lieu mercredi matin et“Aucun élément ne permet de privilégier telle ou telle voie, notamment le suicide”. La CGT Cheminots a également déploré « explications douteuses » du ministre des Transports sur les causes du drame. “Je ne doute pas que l’entreprise prendra les mesures nécessaires s’il est prouvé que ce geste terrible relève d’une cause professionnelle”a corrigé Philippe Tabarot jeudi matin sur RTL, ajoutant qu’une cellule psychologique avait été mise en place « pour échanger avec tous les collègues de cet homme » et «pour voir, le cas échéant, les problèmes et les difficultés».

Le ministre a également réagi aux propos à l’antenne d’un syndicaliste, qui s’est dit choqué par ses propos sur CNews. « Nous aurions pu rater une catastrophe plus importante, qui aurait pu être plus grave si le conducteur avait voulu faire dérailler son train »a déclaré le ministre mercredi sur la chaîne. Philippe Tabarot a rappelé sur RTL qu’il avait “a été le premier à dire que c’était avant tout un drame humain”.

Des perturbations pour des milliers de voyageurs

Le drame a entraîné l’immobilisation du train concerné et de cinq autres, alors qu’une dizaine de trains ont dû contourner la zone, sur la LGV Sud-Est, au départ ou à l’arrivée de la gare de Lyon, à Paris. Des milliers de passagers ont été touchés la veille de Noël, avec des retards allant jusqu’à cinq heures.

SNCF : un conducteur se suicide en plein trajet
SNCF : un conducteur se suicide en plein trajet
(franceinfo)

Le plan Pégase (Plan de lutte contre la congestion des gares en situation exceptionnelle), destiné à absorber l’arrivée massive de voyageurs dans les gares alors que la plupart des transports en commun ne sont plus en service, a été déclenché. La SNCF indique que “Tous les trains sont arrivés à leur terminus et tous les clients ont été récupérés, certains en taxi”. Aucun train n’a été annulé. La circulation a repris normalement mercredi.


Si vous avez besoin d’aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d’un membre de votre entourage, il existe des services d’écoute anonymes. La Ligne d’écoute Suicide est joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. D’autres informations sont également disponibles sur le site Internet du Ministère des Solidarités et de la Santé.

 
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