Éléments centraux des films de science-fiction, ils pourraient bientôt faire leur entrée dans la réalité. Les armes spatiales sont en plein essor parmi les grandes puissances mondiales. La Chine, la Russie et les États-Unis seraient prêts à déployer de nouveaux outils d’attaque et de défense dans l’espace pour obtenir leur souveraineté, rapporte Asia Times.
Selon Air & Space Forces Magazine, la Chine a déjà mis près de 1 000 satellites en orbite autour de la Terre depuis 2010. Ces satellites dits dynamiques sont capables d’inspecter, de se déplacer et de causer des dommages aux autres. Des capacités tactiques étonnantes pour des satellites destinés à être placés en orbite géosynchrone, c’est-à-dire qu’ils sont censés se déplacer dans la même direction et à la même vitesse que la Terre. Ces outils avancés sont perçus comme une menace par les autres puissances, qui n’hésitent pas à en faire davantage.
Les Etats-Unis assument leur volonté de s’imposer militairement dans l’espace
Les États-Unis sont particulièrement en alerte. Les avancées chinoises dans le domaine spatial entraîneront une escalade dans ce domaine. Le lieutenant-général Douglas Schiess, commandant des forces spatiales de l’armée américaine, prédit “un combat aérien dans l’espace” si les puissances continuent d’y tester leurs capacités militaires. Selon ARS Technica, les forces américaines ont officiellement intégré dans leur doctrine spatiale la possibilité d’utiliser des armes dans l’espace pour se défendre ou attaquer d’autres cibles.
Selon le média Defence Scoop, les Américains travailleraient sur des outils de défense tactique et des engins spatiaux qui devraient être testés d’ici 2026 au plus tard. Les États-Unis investissent depuis plusieurs années dans la recherche et le développement d’armes et de véhicules spatiaux hautes performances. Asia Times rappelle notamment que les sociétés General Atomics, Lockheed Martin et Blue Origin travaillent sur un système de propulsion nucléaire. Cette technique, qui devrait être prête pour de premiers tests l’année prochaine, permet de voyager plus loin, plus longtemps et avec plus de chargement.
Un manque flagrant de règles pour prévenir et réguler la guerre
Plus les capacités opérationnelles et tactiques des puissances augmentent, plus la guerre spatiale semble possible. Plutôt que d’envisager l’espace comme un lieu à explorer tout en disposant de moyens strictement défensifs, les nations pourraient commencer à le considérer comme un espace où déployer de nouvelles stratégies militaires. Et les conflits terrestres pourraient alors également se jouer en dehors de la Terre.
Si, comme l’accusent les États-Unis, la Russie lançait cette année un satellite très proche d’un autre, américain, pour le déstabiliser, cela remettrait au premier plan la question de l’espionnage et des tentatives de déstabilisation. La Russie a déjà commencé à lancer des cyberattaques contre des satellites, notamment le 24 février 2022, jour de l’invasion de l’Ukraine.
Et c’est sans parler de davantage d’attaques frontales, basées sur des missiles, qui pourraient également se généraliser – la Chine a déjà la capacité de les lancer – si l’escalade sans règles se poursuit. Car c’est là tout le problème : en se concentrant sur les capacités opérationnelles et le développement de nouvelles armes, les nations ont oublié de se pencher sur les règles d’une éventuelle guerre spatiale.
En 1967, le Traité sur l’espace extra-atmosphérique a jeté les bases de l’exploration spatiale. Signé et ratifié par les trois puissances capables désormais de faire des dégâts dans ce domaine, il présente encore de grandes limites. Ce texte interdit les armes de destruction massive dans l’espace, mais pas les autres armes. Compte tenu des progrès de la recherche dans ce domaine, il y a peu de chances que les pays tentent d’interdire tous les types d’armes dans l’espace. Au risque du monde entier.