Antoine Dupont, vous marquez encore plus de soixante points, avec la bagatelle de dix essais marqués, que dire d’une telle réussite à l’extérieur ?
Que nous avons rempli toutes les cases que nous nous sommes fixées. Nous sommes venus ici dans des circonstances différentes il y a quelques années, ça s’est mal passé pour nous. Donc on avait aussi ça en tête, on voulait rectifier le tir. Nous savons qu’ils sont dans une mauvaise dynamique, dans une mauvaise période et que la confiance dans ces moments-là est difficile à trouver. Il a donc fallu faire un grand départ pour ne pas leur donner d’espoir, ce que nous avons su faire. On a vite marqué, on a vite pris le contact, on était en place, on a fait une entame très sérieuse et puis on a pu prendre de la confiance et progresser sur la suite du match.
Ce n’est pas courant d’infliger dix essais à son adversaire, à domicile d’ailleurs, en Champions Cup…
Non, c’est sûr, cela mérite d’être souligné. Encore une fois, nous avons traversé des moments plus compliqués, ils sont derniers du championnat anglais. On sait que c’est dur dans ces moments-là, les dynamiques sont difficiles à trouver et surtout à inverser. On est plutôt confiants, on est sur une très bonne dynamique et on savait que si on commençait bien, le score pouvait augmenter au fur et à mesure du match. Nous en sommes évidemment très satisfaits.
Vous vous êtes bien amusé, on imagine ?
Oui bien sûr, les conditions étaient super et quand on est dans une bonne dynamique comme ça, dans un bon état d’esprit, que chacun joue son rôle, qu’on arrive à avoir des rucks rapides, même s’ils ont demandé beaucoup d’intensité et d’agressivité. , souvent ils montaient un peu seuls, donc ça a ouvert des portes à droite et à gauche et on prend beaucoup de plaisir quand on arrive à jouer dans ces conditions.
C’est contre l’esprit du jeu de tacler un joueur tardivement.
Vous parlez d’intensité, avez-vous eu l’impression d’être ciblé en début de match, un peu plus que d’habitude en tout cas ?
(il soupire) Oui, mais je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas plus puni. Cela ne peut être que dangereux, contraire à l’esprit du jeu, de tacler un joueur tardivement. Cela m’est arrivé quatre ou cinq fois en première mi-- et il y a un avantage à la cinquième fois, je pense. Après, je prends des risques, je sais aussi que j’ai un jeu où je porte le ballon mais une fois que j’ai fait la passe, ils n’ont pas le droit de me renvoyer ou de me garder au sol. Ce sont des stratégies que les équipes peuvent viser mais qui sont interdites, donc j’espère que ce sera plus sanctionné à l’avenir.
Est-ce une période agréable à vivre en ce moment pour le Stade Toulousain ?
Oui bien sûr, on s’amuse beaucoup la semaine aussi, il y a beaucoup de bonne humeur mais ça n’empêche pas l’éthique du travail de rester là. Comme je l’ai déjà dit, ça grandit, encore aujourd’hui on voit des gars qui sont dans les tribunes qui pourraient être sur le terrain avec un maillot de départ et c’est ce qui nous pousse au quotidien. La semaine, personne ne s’offre de cadeaux, même s’il y a de la bonne humeur, ça travaille très dur, tout le monde essaie de se dépasser chaque jour et c’est pour ça que ça marche aussi le week-end. C’est donc à nous de tout mettre en œuvre pour entretenir cette dynamique.
Vous avez de la glace sur votre pouce gauche…
Oui, j’ai une entorse au pouce, rien de grave mais j’essaye de la soigner au plus vite pour ne pas avoir trop de dégâts. Ce n’est pas mal, c’est plus énervant que mal, dirons-nous.
Article original publié sur RMC Sport