Tant d’un point de vue économique que politique et social, la France s’effondre malheureusement sous nos yeux et presque personne ne réagit… Malheureusement, tous les événements récents vont dans ce sens : la censure du gouvernement Barnier, les gaspillages à répétition, les élections de 2025. budgétaire, le pic de l’impopularité de Macron, l’envolée du déficit et de la dette publique, devenus eux aussi incontrôlables, mais aussi l’effondrement des indicateurs avancés d’activité et les perspectives vertigineuses d’un chômage croissant… Un véritable horreur économique et politique ! Et ce n’est pas la nomination d’un nouveau Premier ministre qui va changer la donne.
Par ailleurs, pour aggraver la situation et confirmer ces dérapages, les taux d’intérêt sur les obligations d’État françaises restent élevés malgré le soutien de la BCE. Ils ont même réussi supérieur à celui de l’État grec au cours de la semaine du 2 décembre et sont restés au même niveau depuis. Dans le même -, l’écart de taux d’intérêt à 10 ans (aussi appelé « spread ») entre la France et l’Allemagne a atteint 90 points de base, un pic depuis l’été 2012, et se stabilise désormais autour de 80 points de base, ce qui reste très élevé. . . Quant au « spread » France-Portugal, il s’est apprécié depuis octobre dernier entre 30 et 40 points de base.
Pour la première fois, le taux d’intérêt à 10 ans des obligations d’État françaises dépasse celui des obligations d’État grecques et en reste proche.
©AFT, BCE, ACDEFI
Cela démontre l’ampleur de la crise de confiance que vit actuellement la France à l’égard des marchés financiers et des investisseurs au sens large. Pourtant, cette sanction est méritée. La France est en effet le seul pays de la zone euro à avoir augmenté son déficit public au cours des deux dernières années. Plus grave encore, c’est le seul qui fait l’objet d’une procédure de déficit excessif de la part de la Commission européenne et qui s’apprête à manquer à ses engagements pour 2025.
Budget 2025 : « La crédibilité de l’État français est véritablement en chute libre ! »
Et pour cause : le budget 2025 sera doublé par rapport à celui de 2024qui prévoit une croissance économique de 1,5%. Cependant, au vu des indicateurs avancés de l’activité économique française (qu’il s’agisse de l’INSEE, des indices de conjoncture économique et de confiance des ménages, mais aussi des indices des directeurs d’achats), non seulement le PIB français devrait diminuer au quatrième trimestre 2024. , mais, en outre, il devrait augmenter d’un maximum de 0,5% l’année prochaine.
France : l’indice composite PMI s’effondre et annonce un effondrement du PIB entre fin 2024 et début 2025
© Insee, ACDEFI
Dans ce contexte, le déficit public sera encore au-dessus de 6% du PIB en 2025. Ce qui positionnera, pour la deuxième année consécutive, la France comme le pays de la zone euro ayant le déficit public le plus élevé. Une nouvelle vague de défiance pourrait donc commencer, déclenchant un nouveau mouvement visant à augmenter les taux d’intérêt obligataires et à élargir les « spreads » avec les autres membres de l’UEM. Et ce, d’abord parce qu’avant même le budget 2025, l’état réel des finances publiques françaises est tout simplement catastrophique, avec notamment une dette publique de l’ordre de 3 300 milliards d’euros et 115 % du PIB.
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Certes, en mars 2020, compte tenu de la situation mondiale catastrophique qui prévalait à l’époque, il était imaginable de tout faire pour éviter le pire, notamment en augmentant la dette publique, elle aussi largement financée par la Banque centrale européenne (c’est ce qu’on appelle “imprimer de l’argent”). La grave erreur a été de continuer à augmenter la dette publique après 2020. Depuis, je n’ai cessé d’alerter les pouvoirs publics, mais malheureusement sans succès.
De plus, cette mauvaise gestion de la dette publique n’a produit que de mauvais résultats économiques.. Les chiffres sont clairs : depuis le début de l’année 2020, la dette publique a augmenté d’environ 850 milliards d’euros, tandis que, sur la même période, le PIB français en valeur (c’est-à-dire la hausse de l’inflation) a augmenté de 450 milliards d’euros. OUI ! Vous ne rêvez pas : 400 milliards d’euros manquants ! Une inefficacité française qui ne date pas d’hier. En fait, le dernier excédent public français remonte à… 1974 ! Le pire, c’est que, malgré 50 années consécutives de déficit (un record pour les pays développés), la croissance structurelle française a continué de décliner, passant de 2,5 % par an en 1980 à 0,9 % aujourd’hui. C’est cette dangereuse fuite en avant qui a provoqué l’envolée de la dette publique. Cette dernière ne représentait que 20 % du PIB en 1980, contre près de 115 % aujourd’hui. Plus grave encore, 54,6% de notre dette publique est détenue par des non-résidentsce qui nous rend donc de plus en plus dépendants de ces derniers et porte effectivement atteinte à notre souveraineté.
54,6% de la dette publique française est détenue par des non-résidents (contre 47,8% fin 2021)
©AFT, Banque de France, ACDEFI
La tragédie de la dette publique n’est pas tant son niveau que son manque de soutenabilité. Une dette est en effet soutenable si elle génère chaque année un revenu au moins suffisant pour rembourser les intérêts de la dette. Or, en France, une telle situation n’a pas été observée depuis 2007. Par ailleurs, compte tenu de la récente hausse des taux d’intérêt sur les obligations de l’État français, la charge d’intérêt de la dette publique française atteint actuellement 60 milliards d’euros par an, et bientôt les 75 milliards d’euros. .
Cela est devenu insupportable, d’autant plus que la hausse des taux d’intérêt affecte tous les crédits aux entreprises et aux familles. D’où un effondrement de l’activité économique, qui donne lieu à une chômage croissantmais aussi une augmentation du déficit et de la dette publique, qui entraîne une nouvelle vague de hausse des taux d’intérêt… et le cycle pernicieux continue jusqu’à son terme… Quoi qu’il arrive, la crise de confiance La capacité de l’État français à réduire son déficit public va donc augmenter, aggravant la récession qui s’étend en France. Comme c’est triste !
Pour conclure sur une note d’espoir, il convient de souligner que le redressement du budget français reste possible. En effet, pour réduire notre déficit et sauver l’économie française, nous devons nous engager dans ce que j’appelle une « thérapie de choc bienveillante ». Cela passe par deux voies essentielles. D’une part, un Baisser les impôts pour tout le Mondeles entreprises et les ménages (notamment taxes sur la production et CSG), afin de renforcer la confiance et la croissance économique. De l’autre, une nette réduction des dépenses publiques et notamment des dépenses de fonctionnement qui ont augmenté de plus de 15% ces trois dernières années, soit 3 points de plus que l’ensemble des dépenses publiques. C’est complètement absurde : lorsqu’une entreprise est en déficit, elle commence par réduire ses dépenses de fonctionnement pour économiser le reste. En France, l’État fait exactement le contraire. Il est - que la situation change.
Loi spéciale : votre impôt sur le revenu augmentera-t-il en 2025 sans indexation barémique ?
Marc Touati, économiste, président de la société ACDEFI, conseiller économique d’eToro
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