Trois jours après la chute du régime de Bachar al-Assaddont la famille a dirigé la Syrie d’une main de fer pendant plus de cinq décennies, les rebelles syriens ont remis le pouvoir à Mohammad al-Bashir, le Premier ministre en charge de la transition. On fait le point sur la situation dans le pays ce mercredi.
Pas d’amnistie pour les coupables d’avoir torturé des détenus
Le chef des rebelles syriens a déclaré mercredi que les personnes impliquées dans la torture des détenus ne seraient pas graciées, après la libération de milliers de prisonniers des tristement célèbres prisons du clan Assad.
“Nous n’accorderons pas d’amnistie aux personnes impliquées dans la torture et l’élimination des détenus et nous les poursuivrons dans notre pays”, a déclaré Abou Muhammad al-Jolani, demandant aux autres pays de livrer “tous les criminels qui ont fui afin qu’ils soient traduit en justice.
La tombe de l’ancien président incendiée
Après le démantèlement des statues de l’ancien président Hafez Al–Assad, la tombe de l’ancien dirigeant a été incendiée ce mercredi par des combattants rebelles. Hafez al-Assad a dirigé la Syrie pendant trois décennies jusqu’à sa mort en 2000, lorsque son fils, Bachar al-Assad, est devenu président. Ce tombeau était situé dans un mausolée de la région alaouite de Lattaquié. À l’intérieur de la structure surmontée d’un dôme majestueux et ornée de décorations taillées dans la pierre, des hommes brandissaient le drapeau de la révolution syrienne.
La ville de Deir Ezzor aux mains des rebelles
Les rebelles syriens qui ont pris le pouvoir à Damas après avoir chassé Bachar al-Assad ont annoncé mardi soir avoir pris la ville de Deir Ezzor, dans l’est du pays. L“Observatoire syrien des droits de l’homme a affirmé que les forces kurdes présentes dans la ville s’étaient repliées vers les localités environnantes.
Le Premier ministre appelle les Syriens à rentrer
Dans le même -, le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bashir, immédiatement nommé, a promis calme et stabilité aux Syriens. Ce mercredi, il a également assuré que les droits de toutes les confessions seront garantis dans le pays, dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera. Reconnaissant « le comportement erroné de certains groupes islamistes », il a insisté sur le fait que « le sens de l’Islam, qui est la ‘religion de justice’, a donc été déformé ».
Il a également appelé les Syriens de l’étranger à rentrer chez eux : « Leur capital humain, leur expérience permettront au pays de prospérer. J’en appelle à tous les Syriens à l’étranger : la Syrie est désormais un pays libre qui a gagné sa fierté et sa dignité. Revenir. Nous devons reconstruire, renaître et nous avons besoin de l’aide de tous », a-t-il déclaré.
Blinken en Jordanie et en Turquie pour discuter de la Syrie
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra en Jordanie, puis en Turquie, pour des discussions sur la Syrie après le renversement de Bachar al-Assad. Les pourparlers auront lieu jeudi à Aqaba, au bord de la mer Rouge, et un jour plus tard à Ankara, la capitale turque. Antony Blinken « réitèrera le soutien des États-Unis à une transition inclusive dirigée par la Syrie vers un gouvernement responsable et représentatif », a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Pourquoi Israël intervient-il en Syrie depuis dimanche ?
Depuis la chute de Bachar al-Assad, l’ennemi d’Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays « ne permettra à aucune force hostile de s’établir à sa frontière ». L’armée a indiqué avoir mené en 48 heures des centaines de frappes dans plusieurs villes de la Syrie voisine contre des sites militaires stratégiques “pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’éléments terroristes”. Les dirigeants israéliens semblent craindre que le chaos ne se prépare en Syrie et agissent en conséquence, disent les experts.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l’armée d’établir « une zone exempte d’armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie ». Auparavant, les troupes israéliennes prenaient position « dans la zone tampon », à la limite de la partie du Golan syrien occupée par Israël. Selon un responsable de l’ONU à New York, qui a requis l’anonymat, les forces israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.
Paris appelle Israël à se « retirer » de la zone tampon en Syrie
La France a appelé mercredi « Israël à se retirer de la zone tampon » établie entre l’Etat hébreu et la Syrie, ainsi qu’à « respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie », a rapporté le ministère. des Affaires étrangères. “Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l’accord de désengagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, Israël et la Syrie”, insiste le Quai d’Orsay.
La chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a exhorté mercredi la Turquie et Israël à ne pas compromettre la possibilité d’une transition pacifique en Syrie après la chute de Bachar al-Assad dimanche. “Si nous voulons une Syrie apaisée, l’intégrité territoriale du pays et de ses voisins ne doit pas être remise en cause”, a-t-elle déclaré.
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