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Lundi 9 décembre, un étudiant a menacé de tuer un professeur du collège Montesquieu, à Narbonne, lors d’un cours sur la liberté d’expression.
Lundi 9 décembre, à l’occasion de la journée de la laïcité, un enseignant donnait des cours sur la liberté d’expression et les libertés publiques au collège Montesquieu, à Narbonne, lorsqu’un élève s’est levé et a crié à tout le monde : « Levez-vous, on va pour tuer le professeur ! Etonnement dans la classe. Le professeur et les élèves étaient paralysés.
Selon les informations de L’Indépendant, l’enseignant a repris ses esprits et a poursuivi le cours. Au bout d’une heure, il en informe le chef d’établissement et ses collègues, avant de rédiger un rapport. Ce mardi 10 décembre, l’ensemble du personnel et des enseignants de l’établissement a décidé un débrayage collectif à 13 heures, alors que certains élèves ont normalement cours à cette heure-là.
« Nous ne pouvons pas accepter un acte aussi grave »
Ils étaient rassemblés dans la cour et un enseignant a lu le texte suivant : « Un événement très grave s’est produit dans notre école. Un élève a menacé de tuer un enseignant. Nous ne pouvons pas accepter un acte aussi grave. Nous refusons de continuer à enseigner dans ces conditions. Il n’y aura donc pas de cours à 13h et nous vous demandons de rester calme pendant cette heure. Des questions sont venues des étudiants qui voulaient réagir. Puis, à 14 heures, les professeurs et les élèves ont regagné leurs salles de classe.
Là, ce sont les professeurs qui ont souhaité créer les conditions d’un débat. « Les étudiants ont besoin de s’exprimer : ils ont des choses à dire. Nous les écouterons et leur répondrons. Tout en revenant à la liberté d’expression et aux libertés. « Je reviendrai sur le contexte évoqué lors des commémorations en l’honneur de nos confrères Samuel Paty et Dominique Bernard. L’école n’est pas le sanctuaire de la violence », a déclaré un enseignant.
Une procédure disciplinaire en cours
De son côté, le proviseur du collège Christophe Dussargues a souligné qu’une procédure disciplinaire était en cours à l’encontre de la collégienne. L’information a été envoyée au rectorat. L’élève a été priée de ne pas venir en cours ce mardi matin et elle a été convoquée dans l’après-midi avec ses parents, reçus par le chef d’établissement et son adjoint.
Les représentants du personnel, élus au conseil d’administration, réclament des sanctions immédiates à l’encontre de cet étudiant et la protection des personnels menacés dans le cadre de leurs fonctions professionnelles. « Ces questions de sécurité ont été soulevées lors des derniers conseils d’administration par les représentants du personnel. En l’absence des élus de la mairie et du conseil départemental, aucune réponse concrète n’a été apportée. » Pour eux, l’incident extrêmement grave survenu lundi est lié à l’ambiance régnant au sein de l’établissement.
« Actes de violences contre tout le personnel »
« Depuis des semaines, nous signalons des actes de violences contre l’ensemble du personnel. Le climat actuel est le résultat d’un manque de personnel suffisant. Nous avons réclamé depuis plusieurs conseils d’administration des ressources humaines supplémentaires pour travailler dignement. Le défi de « L’éducation de nos élèves est notre priorité, nous devons leur offrir un environnement apaisé pour apprendre, mais ce n’est pas le cas. » Et la liste des représentants : « Il nous manque un demi poste de conseiller pédagogique principal, deux à trois postes d’encadrants, et la moitié des AESH (accompagnateurs des élèves en situation de handicap). Ces postes ne sont pas prévus, les incivilités se multiplient, ils se chamaillent entre eux sans qu’on ait le - de réagir et ça dégénère au plus vite. Un enseignant ajoute : « Nous avons aussi demandé des salles de classe préfabriquées car nous sommes trop exigus. »