Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de ce lundi 9 décembre 2024, 1020ème jour de guerre.
Fait du jour
En recevant Friedrich Merz, favori aux élections législatives allemandes, ce lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé des « actions plus fortes » dans son soutien à Kiev. L’Ukraine demande en effet depuis des mois à Berlin de lui livrer des missiles de croisière à longue portée Taurus, mais l’actuel chancelier social-démocrate Olaf Scholz refuse toujours, par crainte d’une escalade avec la Russie.
“Nous comptons sur des actions plus fortes et plus décisives de la part de l’Allemagne, de votre part personnellement”, a insisté Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a notamment déclaré « espérer » une décision de Berlin pour « augmenter » les capacités « à longue portée » de Kiev, allusion à peine voilée aux missiles Taurus.
De son côté, Friedrich Merz n’a pas fermé la porte, loin de là. Il a réitéré sa volonté de fournir ces armes à Kiev, tout en soulignant qu’elles ne devraient être utilisées, sur le territoire russe, que contre des cibles militaires. “Nous voulons permettre à votre armée d’atteindre les bases militaires en Russie, pas la population civile, ni les infrastructures”, a insisté Friedrich Merz.
Le missile Taurus a une portée de 500 km, supérieure à celle des missiles balistiques américains Atacms et des missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp dont dispose actuellement l’Ukraine.
La déclaration d’aujourd’hui
« « Je pense que le président Poutine ne comprend pas vraiment ce que les armes nucléaires signifient pour les êtres humains, de quel type d’armes s’agit-il ? Je ne pense pas qu’il y ait même pensé. »
Les mots sont signés Terumi Tanaka, coprésident de l’association japonaise des survivants de la bombe atomique, Nihon Hidankyo, prix Nobel de la paix 2024. L’association Nihon Hidankyo recevra officiellement le prix Nobel de la paix qui lui est décerné mardi octobre. Elle poursuit son combat contre les armes nucléaires, près de 80 ans après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. “M. Poutine, nous voulons vous dire que les armes nucléaires ne doivent jamais être utilisées. C’est un acte qui irait contre l’humanité», a ajouté le co-président de l’association.
Vladimir Poutine, qui menace régulièrement d’utiliser des armes nucléaires dans la guerre contre l’Ukraine, a récemment modifié le décret élargissant les possibilités de leur utilisation. La Russie est prête à utiliser « tous les moyens » possibles pour se défendre, a répété jeudi dernier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
-Le numéro du jour
1,5 millions. Il s’agit du nombre de soldats en service actif dont disposent les États européens de l’OTAN (hors Turquie). C’est plus que les 1,1 million que compte l’armée russe, selon l’institut stratégique Military Balance. Mais pour que l’OTAN puisse, selon ses plans, déployer 100 000 soldats en 10 jours, elle doit augmenter considérablement son niveau de préparation, s’accordent les experts.
« Si l’on additionne les capacités de chaque pays, qu’elles soient financières, industrielles ou militaires, il n’y a aucune raison pour que l’Europe ne soit pas capable d’y faire face », jugeait récemment le chef d’état-major. des armées françaises, le général Thierry Burkhard. Pour Nick Witney, expert au Conseil européen des relations internationales (ECFR), les Européens peuvent se passer des Etats-Unis mais ils « doivent se débarrasser de ce sentiment de dépendance totale », longtemps « très pratique » pour y consacrer moins de ressources. pour leur défense.
Les Européens de l’Otan disposent de près de 1 900 chars et 2 000 avions de combat, soit les deux tiers des ressources de Washington, calcule Military Balance. Ils disposent également d’environ 500 canons d’artillerie automoteurs, tandis que les États-Unis en possèdent 671, et ils ont commandé 1 100 systèmes supplémentaires depuis l’invasion de l’Ukraine.
La tendance
« Les gens gèlent. Nous essayons donc de tout restaurer au plus vite et de leur apporter au moins de la chaleur», explique Dmytro, 41 ans, ingénieur dans une centrale thermique gravement endommagée par un bombardement. La Russie a intensifié ses attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes ces dernières semaines, plongeant des centaines de milliers de personnes dans le noir alors que l’hiver s’installe avec son lot de gel et de flocons.
Selon Kiev, ces attaques visent à paralyser son réseau énergétique et à saper le moral des Ukrainiens tout au long de l’hiver. Si Moscou a reconnu avoir frappé les infrastructures énergétiques de son voisin, elle affirme qu’il s’agit de cibles légitimes car elles « soutiennent les entreprises ukrainiennes de l’industrie de défense ».
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Selon DTEK, le fournisseur d’énergie ukrainien, ses centrales électriques ont été attaquées près de 200 fois depuis le début de l’invasion en 2022, des frappes ayant endommagé environ 90 % de leur capacité de production. Au total, après presque trois ans d’attaques incessantes, trois de leurs ouvriers ont été tués et 56 autres blessés.