A l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, samedi 7 décembre, Michel Chevalet, présenté comme journaliste scientifique, était l’invité de la matinale de la chaîne CNews pour évoquer les différentes phases de reconstruction de l’édifice. A la fin de son discours, il a été interrogé par le journaliste Eric Revel : « Nous n’avons jamais eu la conclusion de l’enquête. Cette enquête n’a officiellement jamais été conclue, je parle sous votre contrôle Michel Chevalet, nous ne savons pas, en réalité, ce qui s’est passé.
Response from Michel Chevalet: « Le dossier a été classé très rapidement pour classer l’affaire sans suite. C’est le laboratoire de la préfecture de police de Paris qui a été désinvesti et désormais classé secret-défense.»
Sur les réseaux sociaux, plusieurs commentateurs, notamment au sein de la sphère complotiste, réagissent à cette supposée « information » en avançant des « hypothèses » comme une volonté d’étouffer un attentat.
En réalité, cinq ans plus tard – et comme le confirme le parquet de Paris VérifierActualités ce dimanche – l’information judiciaire est toujours en cours. Ce qui implique que, comme le souligne Eric Revel, les causes de l’incendie restent à ce stade inconnues. De plus, aucune mise en accusation n’a eu lieu.
Fin novembre, à l’approche de la réouverture, plusieurs articles de presse faisaient le point complet sur l’avancée de l’enquête. Comme le rappelle France Info, une information judiciaire a été ouverte contre « dommages involontaires par incendie résultant d’une violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité ».
Expertise sur les joints
On apprend dans cet article que “toute l’expertise sur les scellés a été restituée” et que c’est désormais leur exploitation qui prend du - – il faudra compter « encore plusieurs mois » déclare ainsi le parquet de Paris. De même, l’AFP a appris en novembre auprès du parquet que de nouvelles expertises, demandées en 2023, “ont été réalisés, mais compte tenu de l’aspect extrêmement technique, les juges d’instruction ont demandé un référé pour voir s’il est possible de déterminer une cause de l’incendie”. Par ailleurs, l’AFP a noté que « Le juge d’instruction a ordonné une expertise demandant une modélisation 3D du départ de la flamme à partir d’images prises lors des événements. Cette modélisation permettra de comparer les différentes hypothèses.
La Source de l’incendie a été identifiée : dans ce cas, il s’agit d’une zone des combles, au niveau d’une poutre de la charpente. Finalement, à ce stade, la piste accidentelle semble toujours privilégiée. C’est en tout cas ce qu’ont déclaré les deux procureurs successifs : Rémy Heitz d’abord, à l’issue de l’enquête préliminaire, puis Laure Beccuau, en avril dernier.
« Défense confidentielle »
Demandé par VérifiezActualités, Michel Chevalet n’a pas encore donné suite afin d’étayer ses propos sur un dossier désormais clos « secret-défense ». Peut-être s’agit-il d’une confusion avec des articles de la presse italienne et suisse, publiés en avril 2019, affirmant qu’un rapport de recherche, relatif à l’évaluation des risques encourus par Notre-Dame et d’autres monuments français, avait été classé « défense confidentielle ».
À l’époque, VérifierActualités était revenu sur l’existence de ce rapport, intitulé « Cathédrales durables » et présenté en 2016 par Paolo Vannucci, professeur de mécanique à l’Université de Versailles. Lancé en 2015 dans le contexte des attentats en France, ce rapport portait principalement sur les risques d’explosions et d’incendies dans les cathédrales. Près VérifierActualitésle CNRS a alors expliqué que le rapport avait été remis au responsable de la défense du CNRS alors “aux autorités compétentes qui l’ont classé comme “confidentiel défense”. Une telle classification signifie que le document ne pourrait pas être rendu public.