C’est une position qui n’est pas passée inaperçue. Cette semaine, un Français musulman s’est exprimé, devant la caméra, pour défendre les crèches et les fêtes de Noël. Il a dénoncé la disparition des décorations traditionnelles de la mairie de sa commune. « Ils ont reçu une lettre de l’État disant qu’il ne fallait pas décorer les mairies, ne pas mettre de crèches dans les mairies. Je vous le dis : je suis musulman et je trouve cela scandaleux ! Nos amis les chrétiens, ils sont dans un pays chrétien”il a réagi. Il faut croire que ce simple constat historique n’est pas partagé par tout le monde au plus haut niveau de l’État. Et l’internaute poursuit : « Ça ne me dérange pas de voir des crèches partout parce qu’on est en France. Les politiques, vous allez tuer la France, vous allez tuer les chrétiens ! C’est fou… »
Cette déclaration est à saluer. Cela peut coûter très cher à un musulman de montrer un quelconque attachement aux vacances de Noël. On se souvient particulièrement du footballeur égyptien Mohamed Salah qui a subi une violente vague de haine après avoir pris une photo de lui avec sa femme et ses filles devant le sapin ouvrant les cadeaux le soir du Nouvel An. “J’espère que tu as honte de toi.”lui a confié une femme sur les réseaux sociaux. “Je t’aime bien mais tu es musulman, mon gars, je te le rappelle”un autre l’avait appelé. “Wesh Salah, c’était juste un faux avec le Coran dans les mains avant les matches, je suis déçu”nous pourrions aussi lire.
Une laïcité malavisée
Mais comme nous le rappelle l’actualité récente, nous n’avons pas besoin de jeunes radicalisés pour déconstruire nous-mêmes nos propres traditions. Plusieurs communes s’abstiennent volontairement de mentionner le terme Noël dans leur communication officielle, sous couvert de laïcité. A Saint-Denis, par exemple, le mot est devenu tellement tabou qu’il appartient à « beau marché d’hiver » que cette année les habitants pourront boire du vin chaud en faisant leurs courses. « Aujourd’hui, ils transforment Noël en « bel hiver »La députée Marion Maréchal s’est indignée dans un post sur X. Demain, ils retireront le « Saint » de Saint-Denis. Tout doit disparaître ».
L’année dernière, à Nantes, les décorations traditionnelles ont été mises de côté au profit d’une Mère Noël en jogging et d’une fête qui était censée partir « de la place pour toutes les confessions ». A Perpignan, la crèche installée à l’Hôtel-de-Ville avait été supprimée sur ordonnance du tribunal administratif. A Angoulême, la commune avait choisi le nom très neutre « L’hiver en fête ». Etc.
La presse de remplacement
-Dans les médias aussi, Noël n’a plus la cote. On la réduit souvent à sa dimension sociale ou commerciale, on ignore sa signification religieuse, on essaie de la remplacer par d’autres traditions. Ce 5 décembre, soit 20 jours avant Noël, Le Parisien a publié un article très exhaustif sur… le Ramadan 2025. Où, quand, comment, pourquoi… un vrai petit guide du jeûne pour tous ! Dommage que le quotidien n’ait pas jugé nécessaire de faire de même pour le Carême, en février dernier.
Le 25 décembre 2023, Libération avait très bien réussi en publiant un « Manifeste pour mettre fin à Noël ». « Quel est l’intérêt de maintenir ces traditions ? Arrêtons tout : finissons Noël ! »a écrit l’auteur du papier qui évoquait le « catastrophes psychanalytiques » causées par les réunions de famille, ainsi que « catastrophes écologiques causées par les transports et les cadeaux inutiles ». En revanche, elle nous a invités à « hybrides » nos fêtes et nos traditions… Pour les rendre plus inclusives et ouvertes aux minorités non chrétiennes ?
Mais comme nous l’avons vu cette semaine, tous les musulmans – au nom desquels de nombreux progressistes parlent – ne nous demandent pas de nous déconstruire ou de renier nos traditions. Ils sont fidèles aux leurs, soyons fiers des nôtres.
Imprimer, enregistrer au format PDF cet article