Chaque jour, 75 000 véhicules circulent sur l’A9. Une moyenne qui s’élève à 150 000 véhicules par jour en été et descend à 45 000 au « minimum » de novembre. Les 66 kilomètres du tronçon Perpignan-Narbonne restent les plus fréquentés avec des pointes estivales de 120 000 véhicules par jour, dont 30 % de camions contre 15 % de 70 000 véhicules sur les autres tronçons autoroutiers du pays. L’A9 s’avère donc être un défi de gestion pour son concessionnaire Vinci, notamment lorsque des accidents et accidents interrompent la circulation.
Axe vital entre la France et l’Espagne, l’autoroute A9 s’étend sur 280,5 kilomètres entre Le Perthus à l’extrémité sud et Roquemaure-Orange à l’extrémité nord-est. Dont 120 kilomètres entre le sud des Pyrénées Orientales et le nord de l’Aude. Une étendue de bitume très souvent le théâtre de bouchons et de ralentissements monstrueux, dus à des manifestations (souvent à l’initiative du monde agricole comme toujours les 19 et 20 novembre 2024 au péage du Boulou), des départs pour des vacances ou des activités estivales ou, malheureusement, des accidents de la route.
Très souvent ou trop souvent, quel est le ressenti des usagers et habitants des deux départements ? Cette autoroute est-elle correctement dimensionnée ? Les perturbations de la circulation sont-elles si fréquentes, durent-elles vraiment longtemps et pourquoi surviennent-elles ? L’Indépendant a interrogé des responsables de Vinci Autoroutes, le concessionnaire de l’A9. Des concessions qui, avec un chiffre d’affaires de 5,02 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, rapportent plus à Vinci que les aéroports (3,5 milliards d’euros).
L’A9 est au centre du trafic touristique et est également un trafic frontalier, 30% du trafic est occupé par des camions
« L’A9 a deux particularités, » avance Laurent Noé, responsable de la communication de Vinci Autoroutes en Languedoc-Roussillon (A9, A61 et A54). Tout d’abord, il est utilisé intensément tous les jours de l’année dans certains secteurs urbains comme entre Perpignan sud et nord ou entre Montpellier et Nîmes, pour les déplacements domicile-travail. Ensuite, elle connaît une forte saisonnalité puisque la France est la première destination touristique mondiale et l’Espagne la deuxième. L’A9 est au centre de ce trafic touristique et constitue un passage frontalier, dans ce secteur 30% du trafic est occupé par des camions. Oui, il y a plus d’accidents sur l’A9 parce que plus de véhicules y circulent, mais ce n’est pas anormal..
Un contrôle routier dure souvent 10 minutes
En raison de leur taille, ce sont les gros véhicules, les camions, qui provoquent le plus de perturbations. “Ce sont de gros véhicules, ils prennent de la place et dès qu’un accident ou un accident survient, il y a plus de chances ici que partout ailleurs qu’un gros véhicule soit impliqué”, observe Laurent Noé. Lorsqu’il faut l’évacuer, cela provoque des complications et des embouteillages, ce n’est pas comme évacuer une Twingo ! Il faut le soulever, il faut évacuer la charge, qui peut être liquide, solide, gazeuse… et puis au moins mille litres de gasoil peuvent couler, il faut contenir la pollution, réparer le bitume, refaire le revêtement du trafic voie, souvent les toboggans…”.
Mais le responsable assure que le trafic est généralement bloqué pendant quelques minutes seulement : « Un contrôle routier dure souvent 10 minutes car l’obstacle, comme une voiture traversant la voie ferrée, est rapidement écarté. C’est un camion accidenté qui pèse sur les médias.»
Les protestations des agriculteurs, « un autre danger »
Quant aux manifestations paysannes, comme celle fin novembre près du Boulou“C’est un autre danger, explique le réalisateur. Dans ce cas, ce n’est pas notre responsabilité, c’est un arrêté préfectoral qui nous autorise à évacuer l’autoroute.”. Encore un autre danger, les incendies : « Comme pour les accidents physiques, c’est le COS, commandant des opérations des pompiers, qui ordonne, si nécessaire, d’arrêter la circulation ». Mais dans tous les cas ces opérations peuvent durer des heures.
Et en attendant, les automobilistes et les camionneurs doivent… attendre. « Oui, pendant tout ce - nous préparons un détournement de trafic via le réseau secondaire, cela pourrait prendre des heures ». Et exaspèrent les automobilistes.