L’accusé, 29 ans, était jugé depuis deux semaines pour avoir étranglé et noyé l’étudiante de 18 ans, après avoir tenté de la violer, ainsi que pour une autre affaire de viol d’une autre jeune femme, prénommée « Vicky », en 2018. Elle a été condamnée sur tous les fronts.
Sa peine est assortie d’une période de sûreté de vingt ans, inférieure à celle demandée par le parquet général. Celui-ci avait nécessité la perpétuité avec une peine de précaution de 25 ans, estimant que le prévenu avait suivi un « scénario soigneusement calculé », « agissant de manière prédatrice ».
Il recherchait des « proies de viol », a-t-il déclaré, ce que Ludovic Bertin a toujours nié depuis le début de l’enquête, même s’il a en revanche immédiatement reconnu le meurtre. Le dernier jour du procès, l’accusé a présenté ses « excuses » à la famille.
Au moment où la sentence a été prononcée dans une salle d’audience comble, Ludovic Bertin regardait fixement le président du tribunal, la mâchoire serrée. Il s’est ensuite longuement entretenu avec son avocat, Me Arnaud Adelise.
« La perpétuité, c’est ce à quoi nous nous attendions. Nous sommes très, très heureuses», a réagi après l’audience la mère de Victorine, Sylvie Dartois, qui portait un T-shirt blanc à l’effigie de sa fille. La sentence “est à la mesure des faits”, a-t-il ajouté, regrettant toutefois que Bertin n’ait pas dit “toute la vérité”.
Le père de la jeune fille, James Dartois, a également exprimé son « soulagement ». “Je suis content, (…) un monstre va être enfermé”, a-t-il déclaré.
Victorine Dartois, étudiante en communication en BTS, a disparu le 26 septembre 2020 alors qu’elle rentrait à pied vers le domicile familial à Villefontaine, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lyon, après une après-midi de shopping entre amis.
Son corps a été retrouvé dans une crique moins de 48 heures plus tard, son jean abandonné à proximité. L’autopsie a établi qu’elle avait été étranglée et noyée.
Arrêté trois semaines plus tard sur plainte de son meilleur ami, Ludovic Bertin, qui comptait déjà une dizaine de condamnations à son casier judiciaire, a reconnu le meurtre de Victorine.
-En revanche, il a toujours farouchement nié avoir tenté de la violer, justifiant son acte par une “dispute” survenue lors de leur rencontre fortuite et par des problèmes liés à son addiction à la cocaïne.
Ludovic Bertin dispose désormais de dix jours pour faire appel de sa condamnation.
Son avocat, Me Arnaud Adelise, a déclaré à l’issue du procès qu’il préférait ne pas “réagir sur-le-champ” et qu’il souhaitait étudier plus en détail les motifs de la cour d’assises. “Si les raisons juridiques paraissent injustifiées, il est naturel de se demander si le recours doit être exercé”, a-t-il indiqué.
“Un homme qui vient d’apprendre qu’il est condamné à perpétuité se sent bien sûr légitimement déprimé”, a-t-il ajouté lorsqu’on lui a demandé quel était l’état d’esprit de son client.
Me Kelly Monteiro, avocate de la famille Dartois, s’est pour sa part félicitée du verdict : “Pour (Bertin), c’était vraiment impensable d’apparaître comme un violeur ou un prédateur sexuel, mais il n’a trompé personne.”
En cas d’un éventuel appel de la défense, “nous recommencerons, nous serons là et nous espérons le même résultat”, a-t-il souligné.
Pour Romane, la sœur de la victime, la « victoire » à l’issue du procès revient à Victorine. « Elle a réussi à croiser les jambes, à fermer les bras. Il a tout clôturé, tout fermé et lui a ouvert les portes de la prison », a-t-il déclaré.