Depuis que nous avons pris un peu de hauteur grâce à nos satellites, nous ne regardons plus notre Terre tout à fait comme avant. Au fil des années, ils nous ont montré sa beauté, mais aussi sa fragilité. C’est pourtant ainsi que l’on peut interpréter les images très objectives qu’ils nous renvoient désormais quotidiennement. Et dans le contexte du réchauffement climatique, les satellites se révèlent particulièrement précieux. En confirmant le retrait de la banquise et le SourceSource glaciers. Ou encore en découvrant des ruptures dans le plates-formes de glaceplates-formes de glace.
Mais aujourd’hui, c’est un autre phénomène que les quantités de données collectées depuis 35 ans par les satellites Landsat (NasaNasa et l’United States Geological Survey) mettent en œuvre lumièrelumière. L’Antarctique perd sa blancheur et devient de plus en plus vert. Il faut dire que la péninsule Antarctique est l’une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement. Ainsi, depuis 1986, la superficie des terres végétalisées de la péninsule Antarctique a plus que décuplé, passant de 0,86 à 11,95 kilomètres carrés. Les observations de LandsatLandsat 5 à Landsat 8 montrent également une nette accélération du verdissement de l’Antarctique à partir de 2016.
Du vert partout et de plus en plus vite
Images d’une étude publiée dans la revue Géosciences naturelles et récemment publiés par la NASA permettent d’avoir une idée plus précise de l’ampleur du phénomène. Ils révèlent la quantité de verdure «presque certainement présent» sur les terres libres de glace de la péninsule Antarctique à moins de 300 mètres d’altitude. Et ils montrent une expansion significative de la couverture végétale sur les îles Shetland du Sud et sur le côté ouest de la péninsule jusqu’à presque la limite sud de la croissance végétale.
Signe alarmant d’un bouleversement majeur : le verdissement de l’Antarctique « s’est accéléré de façon spectaculaire » !
-Les chercheurs se disent restés incrédules face à ces résultats. « Nous nous attendions à un verdissement – en particulier vers les altitudes plus élevées – mais pas à un verdissement à l’échelle que nous rapportons ici – également vers l’extérieur des zones.commente Olly Bartlett, chercheur à l’Université du Hertfordshire (Royaume-Uni), dans un communiqué de la NASA.Le rythme même de ce verdissement est assez frappant, surtout ces dernières années. »
Le verdissement de l’Antarctique menacera-t-il la biodiversité ?
Des études de terrain antérieures précisent que ce sont les moussemousse qui dominait jusqu’à présent les espaces verts de l’Antarctique. Parce qu’ils sont robustes et peuvent pousser sur des roches nues, dans des environnements pauvres. Or, des enquêtes montrent que ces mousses s’accumulent d’année en année. Avec un taux qui a augmenté au cours des 50 dernières années. Preuve de la croissance de l’activité biologique de la région dans le contexte de changement climatiquechangement climatique.
Ce qui dérange les chercheurs, c’est que l’activité des mousses et des lichens permet aux sols de se développer à leur tour. Ils offrent ainsi de nouvelles opportunités aux plantes non indigèneindigène – transportés par des touristes ou des scientifiques – pour trouver un point d’ancrage. Plusieurs cas d’invasion ont déjà été documentés dans le nord de la péninsule Antarctique et dans les îles voisines. Et c’est potentiellement un problème pour des centaines deespècesespèces mousses indigènes, hépatiques, lichens ou même champignonschampignons. Mais pour vraiment savoir quelles communautés végétales composent les nouvelles zones vertes révélées par les satellites et leur impact sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes de la péninsule Antarctique, les scientifiques devront s’y rendre.