Sur les hauteurs de Cali, la lutte contre l’exploitation illégale de l’or

Sur les hauteurs de Cali, la lutte contre l’exploitation illégale de l’or
Sur les hauteurs de Cali, la lutte contre l’exploitation illégale de l’or

Les fils détonateurs s’étendent à l’intérieur du tunnel, dans les entrailles d’une des mines d’or illégales situées sur les hauteurs de Cali, la troisième ville de Colombie.

Des feux d’artifice de la police déclenchent la charge depuis l’extérieur. L’explosion brise les parois de l’étroit passage creusé dans la roche.

Au cœur du parc national des Farallones, dans la cordillère des Andes qui surplombe Cali, cette mine d’or illégale qui rapportait des millions de pesos aux groupes armés opérant dans la zone est fermée, du moins pour un -.

Quiconque voudrait revenir devrait enlever des tonnes de débris.

Les ingénieurs, policiers et agents municipaux chargés de cette opération contre les mines d’or illégales qui percent cette montagne comme du fromage suisse sont arrivés ici, à 3.400 mètres d’altitude, après 10 heures de marche.

Pour séparer les pierres précieuses des sédiments sans valeur, les mineurs illégaux utilisent du mercure, un métal lourd qui pollue l’eau qui coule à Cali, une ville de 2,2 millions d’habitants.

– « Les sept fleuves » –

« Tout ce mercure se dépose dans le sol » et est « emporté par la rivière. Et donc cette eau polluée en aval nous concerne directement », explique l’ingénieur responsable de l’exploitation, qui préfère ne pas dévoiler son nom pour des raisons de sécurité. .

L’AFP a suivi l’opération pendant trois jours, gravissant des montées raides avec des mules pour transporter le matériel.

Pendant que les ingénieurs préparent les détonateurs dans un enchevêtrement de fils rouges, les soldats, fusils à la main, surveillent l’environnement. Les explosifs ont été transportés au sommet de la montagne par hélicoptère.

La nuit, soldats et techniciens bivouac sous des hamacs dans des camps improvisés, observant les lumières lointaines de la ville, qui a accueilli fin octobre la COP16 sur la biodiversité et ses milliers de délégués, un moment menacé par la dissidence des FARC (Armée révolutionnaire). Forces de Colombie).

Selon les autorités, les opérations de ce type, contre les mines illégales et la présence de groupes armés, se sont intensifiées ces derniers mois. Le sous-secrétaire à la sécurité de la ville de Cali, Alvaro Pretel, assure que 27 tunnels et 11 mines entières ont été détruites.

Le site que l’AFP a pu visiter était déjà abandonné après les précédentes opérations.

« Les sept rivières » qui alimentent la ville en eau douce naissent ici, explique M. Pretel.

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Selon lui, près d’une tonne de mercure a été utilisée dans ces mines rien qu’en 2023. Le métal « finit tôt ou tard par atteindre les habitants de Cali, qui boivent cette eau », souligne-t-il.

Les Parcs naturels nationaux de Colombie (PNN), l’organisme chargé de protéger ces réserves naturelles, ont enregistré environ 420 tunnels ou mines illégaux dans le parc national des Farallones en 2019.

En 2022, l’ONU a détecté plus de 69 000 hectares de végétation affectés par l’exploitation minière illégale en Colombie.

– « Limites maximales » –

Les employés de PNN prélèvent des échantillons d’eau pour mesurer la quantité de mercure contenue.

La superficie du parc Farallones, théoriquement sous protection de l’État, s’étend sur 196 000 hectares, répartis entre Cali et d’autres municipalités voisines.

En mai, le bureau du procureur général a averti qu’il avait trouvé des niveaux de mercure et d’arsenic – également utilisés dans l’exploitation minière – « dépassant les limites maximales autorisées » près de l’aqueduc de la ville.

En montagne, chaque opération est soigneusement calculée, car la zone est dangereuse. Dans le parc des Farallones, le contrôle est exercé par « diverses structures et organisations criminelles », souligne Pretel.

Selon les experts, l’exploitation illégale des mines d’or est tout aussi rentable pour les guérilleros et autres cartels que le trafic de cocaïne.

L’armée fait parfois face à des centaines de “creuseurs” hostiles retranchés dans les tunnels, tentant de les repousser à coups de pierres et autres projectiles, explique le major Gustavo Escobar, commandant du groupe d’opérations spéciales contre l’exploitation illégale de l’or au sein de la police.

« Il est également difficile d’accéder au terrain. Il faut marcher plusieurs heures. L’altitude, le froid provoquent des situations qui, d’une manière ou d’une autre, peuvent vous affecter », explique-t-il.

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