Après la censure gouvernementale, Macron dénonce un front « anti-républicain » et attaque le PS
Par Arthur Berdah et John Timsit
Michel Barnier est attendu ce jeudi matin à l’Élysée, pour présenter officiellement la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron. Le soir, le chef de l’Etat doit prendre la parole à 20 heures
Le tremblement de terre de dissolution eut, entre autres choses, pour réponse la censure. Désormais, c’est au tremblement de terre de la censure de provoquer ses propres répliques. Notamment à l’Élysée où, à peine revenu de sa visite d’État en Arabie Saoudite mercredi soir, Emmanuel Macron a immédiatement convoqué ses équipes. Un rendez-vous de dernière minute, pour annoncer à sa garde rapprochée qu’il comptait s’adresser aux Français, dès ce jeudi soir, lors d’un discours solennel à 20 heures.
Si le chef de l’Etat avait bien compris, ces derniers jours, que le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire allaient unir leurs voix pour renverser le gouvernement de Michel Barnier, il a néanmoins été surpris par l’ampleur du vote des députés. Avec 331 voix contre le Premier ministre – bien plus que les 289 requises – Emmanuel Macron estime qu’un front antirépublicain s’est constitué à l’Assemblée..
La démission de Michel Barnier attendue jeudi matin
Dans son viseur, le bloc nationaliste bien sûr, mais aussi la gauche mélenchonisée, avec le Parti socialiste en tête. « Dire que ce parti gouvernait il y a sept ans… »» déplore un proche du chef de l’Etat qui, comme beaucoup d’autres macronistes, est lui-même issu du PS.
Alors que Michel Barnier est attendu ce jeudi matin à l’Élysée, pour présenter officiellement la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, la colère froide du président amène plusieurs de ses interlocuteurs à considérer qu’il ne nommera pas de Premier ministre de gauche. Décision qui, si elle était confirmée, serait sans doute de nature à redonner une certaine stabilité à l’Assemblée. Là où Marine Le Pen prétend vouloir « laisse-le fonctionner » le futur locataire de Matignon d’œuvrer à “co-construire un budget acceptable par tous”.
Invitée de « 20H » sur TF1, la double finaliste à l’élection présidentielle a motivé sa décision par un seul critère : « Protégez les Français. » Regrettant d’avoir été “obligé d’ajouter” les voix du RN “à ceux de La France insoumise”l’élu du Pas-de-Calais affirme qu'”il n’y avait pas d’autres solutions” que la censure. Marine Le Pen a l’air bien “ne demandez pas la démission d’Emmanuel Macron”elle juge qu’il est «le principal responsable de la situation actuelle». Signant au même moment dans une librairie parisienne, son jeune dauphin Jordan Bardella était ravi d’avoir “fait respecter ses électeurs” en empêchant l’adoption d’un « budget de récession ».
-De l’autre côté de l’échiquier politique, la célébration a été de courte durée pour le Nouveau Front Populaire (NFP). Après plusieurs motions de censure infructueuses sous Élisabeth Borne puis Gabriel Attal, la gauche n’a pas eu le - de savourer sa victoire qu’elle a cédée aux divisions, sa frange la plus radicale réclamant le départ immédiat du chef de l’Etat. Comme Jean-Luc Mélenchon. « L’inévitable censure a eu lieu. Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans. a déclaré le rebelle en chef, qui devrait être l’invité du « 20H » de TF1 ce jeudi soir, sans doute dans la foulée de l’allocution présidentielle. Dès mercredi, le patron des socialistes, Olivier Faure, avait exhorté Emmanuel Macron à «Enfin entendre les Français». Puis à “accepter l’idée qu’il existe un Premier ministre de gauche ouvert au consensus.”
Au sein du bloc central, peu de voix se sont exprimées dans la soirée. A noter cependant le timide commentaire d’Édouard Philippe, qui a envoyé un « salutation amicale et reconnaissante » à Michel Barnier, en attendant de s’exprimer plus longuement ce jeudi, sur BFMTV, dont il est l’invité en fin de journée. A moins que le discours du chef de l’Etat ne contrarie les plans de son ancien premier ministre. Qui aspire désormais à le remplacer à l’Élysée
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