Alep, Hama… Les rebelles avancent en Syrie, la Russie s’inquiète-t-elle pour ses bases militaires ?

Alep, Hama… Les rebelles avancent en Syrie, la Russie s’inquiète-t-elle pour ses bases militaires ?
Alep, Hama… Les rebelles avancent en Syrie, la Russie s’inquiète-t-elle pour ses bases militaires ?

Faut-il désormais s’attendre à ce que les rebelles poursuivent leur offensive vers le sud ? “La situation est extrêmement fluide», a temporairement Elena Aoun.Mais ce qui semble être une certitude, c’est que les troupes opposées au régime sont suffisamment bien entraînées, armées et nombreuses pour mener une guerre éclair dans plusieurs villes clés.

Menacez-vous les bases militaires russes ?

Face à l’avancée des forces du HTS, l’armée syrienne et le régime de Bachar al-Assad doivent résister. Une mission dangereuse, car ses alliés les plus fidèles, la Russie et l’Iran, semblent avoir d’autres chats à fouetter. Côté iranien, les affrontements avec Israël et son soutien au Hezbollah libanais ne favorisent pas l’aide à la Syrie.

Du côté russe, c’est la guerre en Ukraine qui retient toute l’attention. Mais la Russie a toujours des intérêts stratégiques très importants. Notamment deux bases militaires, cédées par la Syrie en 2017, qui donnent un accès direct à la Méditerranée : la base aérienne de Kheimim, mais surtout le port de Tartous, utilisé selon les médias. la zone de guerre comme soutien lors de l’invasion russe de l’Ukraine. Elena Aoun le confirme : «Ce serait une grande perte pour la Russie de perdre sa présence militaire en Méditerranée.

De là à la redistribution des forces actuellement en Ukraine ? Peu probable, mais »il est fort possible que la Russie intervienne avec plus de force si ses bases sont menacéesLes bases russes ne semblent pas être pour l’instant la cible de HTS. Mais si le groupe islamiste venait à avancer vers le sud, la région côtière, où se trouvent les deux bases, se retrouverait complètement isolée.

Le régime Assad en danger

Confronté à un soutien limité de la Russie et de l’Iran, le régime de Bachar al-Assad n’est certainement pas condamné, selon le spécialiste du Moyen-Orient. “De nombreux acteurs régionaux ont plus ou moins normalisé leurs relations avec le régime Assad“, explique.”Vous avez de sérieuses inquiétudes de la part de l’Irak, des Émirats arabes unis et de la Jordanie, qui seraient en première ligne en cas de très grave déstabilisation en Syrie. Il est possible que le régime trouve un soutien au-delà des soutiens traditionnels.

Plus que la potentielle chute du régime, Elena Aoun s’interroge aussi sur la solidité des forces rebelles. “Cette coalition extrêmement diversifiée peut-elle rester unie ? Ont-ils la capacité de gouverner efficacement ? Ils ont de l’expérience dans la province d’Idlib, mais d’après les commentaires des citoyens, tout n’est pas positif.

« Mosaïque de violence »

Si le conflit venait à connaître une nouvelle résurgence fin 2024, »depuis 2011, la guerre ne s’est jamais vraiment arrêtée», rappelle Elena Aoun. Un conflit qui ne doit pas se limiter aux différends entre le régime et ses opposants. »C’est une mosaïque de violence infernale ! insiste. “Il y a toute une série d’acteurs régionaux qui sont plus ou moins impliqués.

Parmi ceux-ci : la Turquie. “Nous savons qu’il a un pied sur terre et de nombreuses relations. Beaucoup soupçonnent qu’elle a donné le feu vert à l’offensive de l’opposition et semble donc apporter un soutien extérieur» chez HTS, explique Elena Aoun. Mais il y a aussi «Forces du Hezbollah“qui serait présent en Occident.”Il y a aussi Israël qui occupe le Golan et qui frappe régulièrement des cibles dans différentes parties du pays, l’État islamique qui a ses poches, la région kurde…», énumère-t-il, avant de conclure.Nous sommes véritablement impliqués dans une affaire qui risque d’être, comme toujours, sanglante pour les populations civiles.

Carte de la Syrie en décembre 2024. ©EdA

Qu’est-ce que HTS, ce groupe rebelle qui veut chasser Bachar al-Assad ?

A l’origine de la percée en Syrie, mettant à mal l’armée syrienne, un groupe : Hayat Tahrir al-Shamou HTS. L’organisation, dont la traduction française serait « Organisation de libération du Levant », est officiellement née en 2017 de la fusion de plusieurs groupes. Le principal est l’ancien Front al-Nosra, composé de jihadistes duÉtat islamique d’Irak et plus tard affilié Al-Qaïda. Fort d’environ 30 000 hommes, le groupe regroupe désormais plusieurs milices opposées au régime du président Bachar al-Assad. Depuis le cessez-le-feu de 2020, HTS contrôle officiellement le gouvernorat d’Idlib, au nord-ouest du pays.

Dirigé par Abu Mohammed al-Joulani, également fondateur du Front al-Nosra, le HTS est considéré comme un groupe terroriste notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais tente depuis plusieurs années de se débarrasser de cette image. Prenant ses distances avec Al-Qaïda en 2016, le groupe se définit désormais comme un mouvement islamique révolutionnaire syrien, abandonnant ainsi le djihadisme. L’objectif derrière ce rebranding est clair : perdre la qualification d’organisation terroriste et ainsi espérer prendre le pouvoir en Syrie.

 
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