Compte tenu de la circonstance aggravante de transphobie, la cour d’assises de la Marne a condamné à 25 ans de réclusion criminelle l’homme reconnu coupable du viol et du meurtre, en avril 2021 à Reims, de Paula Migeon.
«Nous lui avons rendu justice»murmure Laura, la nièce de Paula Migeon, après le verdict. Au terme de trois jours de procès, la cour d’assises de la Marne a condamné ce mercredi 4 décembre Jean-Paul Ier à 25 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre de Paula, deux crimes commis avec la circonstance aggravante de transphobie, rapporte France. Bleu Champagne-Ardenne, présent aux délibérations. Le 7 avril 2021, la victime, âgée de 50 ans, a été retrouvée morte à son domicile, frappée de 14 coups de ciseaux, dont quatre à la jugulaire.
La frustration a dominé le procès puisque l’accusé est resté silencieux pendant presque toute la procédure. “On aurait aimé comprendre, mais il faut regarder les faits, et pour moi tous les faits sont caractérisés”a déclaré le procureur général qui avait requis 30 ans de détention. Lors de sa troisième audition en garde à vue, l’accusé, âgé de 30 ans, a reconnu avoir violé Paula : il l’a forcée à avoir des rapports sexuels en lui tenant la tête sous un oreiller, avant de lui couper les vêtements puis les cheveux. Il a ensuite incendié les vêtements de la salle de bain, provoquant l’intervention des secours, qui ont retrouvé le corps de la victime complètement nu, détaille Le Parisien.
Déjà mis en examen pour tentative de meurtre
L’accusé a été interpellé huit jours après les faits grâce à de multiples achats effectués avec la carte bancaire de la victime. L’enquête a montré que ce ressortissant congolais, qui a trouvé l’asile en France en 2017, fréquentait des sites de rencontres sous un pseudonyme féminin, dont la plateforme Coco, fermée par la justice en juin dernier.
Lors de son réquisitoire, l’avocat général a souligné qu’il s’agissait d’une « homme dangereux » et il présente “un vrai risque de récidive”. En effet, au moment où les faits ont été commis, l’homme était déjà sous contrôle judiciaire après sa mise en examen pour tentative de meurtre, en 2017 à Évry (Essonne), contre une personne transgenre avec laquelle il venait d’entretenir une relation. sexuel. Cette affaire n’a pas encore été jugée.
Pas d’abolition du discernement
“Je suis hanté par des démons, j’entends des voix, les pigeons me parlent”a simplement déclaré l’accusé au tribunal, malgré son refus de participer à une expertise psychiatrique et psychologique. Un mois avant le meurtre de Paula, dans le cadre de l’enquête sur la tentative de meurtre de 2017, un psychiatre expert qui l’avait examiné avait exclu la suppression de son discernement. Interrogé par le tribunal, il n’a pas exclu une décompensation psychotique apparue lors de la détention, l’accusé ayant séjourné en hôpital psychiatrique en octobre 2021.
La condamnation pour ce transféminicide s’accompagne d’une peine de sûreté aux deux tiers – c’est-à-dire qu’il ne peut bénéficier ni de permission de sortir, ni de modification de sa peine pendant les vingt premières années – et d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans. avec une obligation de soins.
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