Sandrine a vécu quelques mois dans l’immeuble où un homme a été tué d’un coup de couteau dans la bouche samedi 30 novembre à Béziers. Elle était terrifiée par le suspect qui a menacé de la tuer en lui mettant un couteau sous la gorge. Elle a également été grièvement battue l’été dernier et a déposé de nombreuses plaintes au commissariat de Béziers. Elle raconte.
«Cette femme m’a terrifié. Je ne vais pas bien depuis dimanche parce que je sais que ça aurait pu être moi.», raconte Sandrine, une ancienne voisine de Romina S. soupçonnée d’avoir tué Mohammed Idrissi, un simple ouvrier agricole, d’un coup de couteau dans la bouche. « Dès son arrivée dans notre immeuble, nous avons commencé à avoir des problèmes. Elle écoutait de la musique forte. Elle crierait. Elle se prostituait pour payer ses médicaments et souvent elle sortait la nuit et je récupérais sa fille qui venait frapper chez moi en pleine nuit. Heureusement, elle n’a pas verrouillé la porte. Une fois, Romina m’a demandé de surveiller sa fille pendant la journée. que sa mère est partie, elle s’est réfugiée chez moi. Elle semblait la craindre parce qu’elle la maltraitait verbalement. Et puis, il n’y avait pas de figure paternelle puisqu’il est en prison.
“J’avais son couteau sous la gorge”
Et un jour, tout s’est mal passé. « Sans comprendre ce qui m’arrivait, elle est venue chez moi en criant. Elle m’a accusé d’avoir touché sa fille. Elle avait pris un couteau et je l’avais sous la gorge. J’étais terrifié, incapable de parler. Elle avait enfoncé ma porte d’entrée et saccagé mon appartement. Ensuite, j’ai réussi à parler à sa fille et à lui demander si j’avais fait quelque chose de mal. Le petit a dit que ce n’était pas moi. Folle de rage, elle monta et attaqua Mohammed. Elle a défoncé sa porte, comme elle l’a fait chez moi. Elle l’a menacé aussi. Sandrine a porté plainte au commissariat de Béziers. Cela n’a rien fait.
C’est ensuite Mohammed, accompagné d’un voisin, qui l’a aidé à faire valoir ses droits auprès de la police. « Rien n’a changé, insiste Sandrine, Quand elle n’allait pas bien, elle s’en prenait à tous ceux qu’elle rencontrait. Elle se droguait et se prostituait pour payer ses doses. De nombreux hommes sont venus chez elle. C’est à cause de tout cela que j’ai fini par quitter ce bâtiment au début de l’année. Cet été, Romina a rencontré Sandrine dans la rue. Elle l’a battue. «Je n’ai rien compris. Je ne sais toujours pas pourquoi elle m’a attaqué, alors que j’étais avec des amis devant notre maison, en train de prendre un verre en plein été.
Sandrine a prévenu de nombreux services
Sandrine l’assure, elle a prévenu le propriétaire des appartements, la police (elle a présenté deux plaintes et rampes à Midi libre), l’agence de location et également la mairie de Béziers. A la mairie, on explique que Sandrine a appelé à trois reprises pour des problèmes différents. Ils ont été soignés. Elle a été reçue à la mairie et ses demandes, dont une en avril 2023, ont donné lieu à des interventions de la médiation et des services sociaux. Elle dit également avoir écrit au procureur de la République de Béziers sans que les services de ce dernier ne trouvent trace de cette missive. Une chose est sûre : depuis que Romina habitait Béziers, et notamment, avant la rue Guilhémon, rue de la Coquille, elle avait de sérieux problèmes avec tout son quartier. Beaucoup de gens savaient qu’elle semblait être une personne troublée.
Selon plusieurs sources, Mohammed Idrissi se sentait menacé par son voisin. Il serait parti récemment au Maroc pour dire au revoir à sa famille. Il aurait adopté la même démarche avec son frère qui habite à Béziers. “S’il m’arrive quelque chose de grave, ne le cherche pas, c’est mon voisin”il se serait confié à un ami très proche. Des proches organisent une marche blanche en son honneur dimanche à 14 heures. Le cortège quittera la sous-préfecture et passera par la rue Guilhémon.
“C’est une question très complexe”
Rachid Lemoudaa est l’avocat qui défend les intérêts du suspect du meurtre : « Il s’agit d’une affaire très complexe. Mon client se confie rarement. Elle supporte difficilement d’être séparée de sa fille. Quant aux circonstances de cette affaire, il convient d’en laisser le soin au juge d’instruction et aux enquêteurs. La consigne sera déterminante car elle n’explique rien. Tout cela est très confus. Je pense qu’il sera très difficile de croire ce qui s’est passé au réveil. Romina est, depuis lundi 3 décembre, incarcérée à la maison d’arrêt des femmes de Perpignan.