Un responsable russe a déclaré que Moscou avait reçu quelque 48 000 demandes de tests ADN.
Celles-ci proviendraient de membres de familles de soldats.
Ces informations sensibles démontrent l’ampleur potentielle des pertes militaires russes en Ukraine.
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Guerre en Ukraine : mille jours depuis l’invasion russe
Le lapsus d’Anna Tsiviliova. Selon un média indépendant, ce responsable russe a indiqué que Moscou avait reçu quelque 48 000 demandes de tests ADN émanant de membres de familles de soldats combattant en Ukraine et recherchant un proche. Un aperçu rare de l’ampleur potentielle des pertes militaires russes, sujet tabou pour Moscou.
Le média indépendant russe ASTRA a diffusé, mardi 3 décembre sur Telegram, une vidéo d’une réunion le 26 novembre d’une commission de la Douma (chambre basse du Parlement) sur l’aide aux anciens combattants et à leurs familles. Lors de cette rencontre, une vice-ministre de la Défense, Anna Tsiviliova, présentée par certains médias comme une proche de Vladimir Poutine, explique que les autorités russes ont reçu des dizaines de milliers de demandes de tests ADN de la part de proches de militaires. .
-« Informations confidentielles »
“Le ministère de l’Intérieur les collecte gratuitement, à ses frais, et les intègre dans sa base de données, auprès de tous les membres de la famille qui en ont fait la demande. Comme je l’ai dit : 48 000 personnes», a-t-elle déclaré dans cette vidéo. Après cette déclaration, le chef de la commission de la défense de la Douma, Andrei Kartapolov, a pris la parole, exigeant que «ce numéro n’apparaît nulle part“dans les documents officiels, car c’est un”informations confidentielles et assez sensibles“Anna Tsiviliova précise ensuite que ces données ne reflètent pas le nombre de soldats.”manquant“, voiture “on en trouve beaucoup», sans préciser le nombre de personnes disparues, celles identifiées post mortem et celles retrouvées vivantes.
L’invasion de l’Ukraine est très meurtrière pour les troupes de Kyiv et du Kremlin. Ces derniers, plus nombreux, mènent régulièrement des attaques frontales, principalement sur le front de l’Est, qui coûtent très cher en vies humaines. Le Kremlin a invoqué “la loi sur les secrets d’Etat” et « le régime spécial» pour justifier l’absence de communication officielle sur les pertes militaires. Début juin 2024, le président Vladimir Poutine refuse de les quantifier.
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Le site russe indépendant Mediazona et le service russe de la BBC ont néanmoins recensé 79 819 soldats russes tués depuis le début de l’invasion. Ce décompte, non exhaustif et datant du 19 novembre, provient de l’exploitation d’informations publiques, telles que les communiqués de presse officiels, les nécrologies des médias, les annonces de décès et l’observation de tombes dans les cimetières russes.