La mort mystérieuse de 350 éléphants s’explique

La mort mystérieuse de 350 éléphants s’explique
La mort mystérieuse de 350 éléphants s’explique

Au début de l’été 2020, pendant quelques semaines, des éléphants de tous âges ont été frappés par la même maladie.

Ces pachydermes ont marché en rond pendant des heures avant de s’effondrer, à différents endroits du delta de l’Okavango, au nord du Botswana.

Près de 350 carcasses d’éléphants ont été retrouvées.

Dans un échange de courriels avec l’Associated Press à l’époque, Mark Hiley, directeur du groupe de conservation National Park Rescue au Botswana, avait qualifié l’événement de « l’un des plus grands désastres du siècle » pour les éléphants.

Plusieurs théories circulaient, notamment sur le COVID-19, le charbon ou le virus de l’encéphalomyocardite.

À l’automne 2020, le gouvernement du Botswana a conclu que les toxines produites par les cyanobactéries contenues dans les points d’eau étaient responsables de la mort des éléphants.

Mais les autorités n’ont pas été en mesure de fournir des données solides.

VOIR AUSSI | Un tiers des tiques sont porteuses d’anaplasmose transmissible à l’homme

Aucun échantillon

Les carcasses de pachydermes ayant été retrouvées dans un lieu isolé, difficile d’accès, lors d’une pandémie durant laquelle des restrictions empêchaient certains déplacements, il avait été très difficile d’obtenir des échantillons sur le terrain, rappelaient les auteurs d’une étude publiée il y a quelques jours dans le journal Science de l’environnement total.

“Aucun échantillon complet d’eau et de tissus in situ contemporain de la mortalité n’a été collecté”, ont écrit les chercheurs.

En l’absence de données solides, les scientifiques ont donc décidé d’explorer une « stratégie alternative » pour comprendre et élucider ce qui s’était passé.

Ils ont utilisé des données satellitaires pour analyser la répartition des carcasses par rapport aux points d’eau contenant des cyanobactéries, également appelées algues bleu-vert.

Grâce aux photos aériennes de l’époque, les scientifiques savaient exactement où se trouvaient les carcasses. Ils ont croisé ces informations avec une analyse des plans d’eau.

À l’aide de diverses données issues d’images satellites, dont le NDVI ou Normalized Difference Vegetative Index, les chercheurs sont parvenus à estimer la quantité de cyanobactéries que pourraient contenir les plans d’eau à l’été 2020.

Près de 3 000 plans d’eau ont été analysés et l’étude a conclu que de fortes concentrations de carcasses d’éléphants ont été trouvées à proximité de points d’eau où d’importantes proliférations de cyanobactéries ont été observées en 2020.

Une vingtaine de ces points d’eau ont montré une prolifération « sans précédent » de cyanobactéries pendant « la période de mortalité massive ».

Maladies induites par le climat

Les chercheurs pensent que le passage de la sécheresse de 2019 au Botswana, l’une des pires sécheresses jamais enregistrées dans cette région, à une période de pluies particulièrement fortes en 2020, pourrait avoir déclenché une « croissance extrême » de cyanobactéries dans les bandes d’eau où les éléphants buvaient. .

En moyenne, les éléphants auraient parcouru 16,5 kilomètres après avoir bu de l’eau contenant des toxines et seraient morts 33 heures après avoir été contaminés.

Les auteurs du document préviennent que le changement climatique pourrait provoquer davantage de catastrophes de ce type et soulignent « la tendance alarmante des maladies soudaines induites par le climat affectant les grands ongulés ».

Les ongulés sont des mammifères herbivores dotés de sabots.

L’étude souligne également qu’il est possible que d’autres espèces plus petites aient connu le même sort que les éléphants au cours de cette période dans cette région, mais soient passées inaperçues.

Un nouveau cadre pour les études sur la mortalité massive

Les chercheurs pensent que les techniques utilisées au cours de l’étude, telles que l’analyse spatiale et la télédétection, fournissent un nouveau cadre pour étudier la mortalité des mammifères.

“L’intégration de l’analyse spatiale, de la télédétection et de l’évaluation écohydrologique évite non seulement les défis logistiques, mais fournit également un modèle évolutif pour étudier les événements de mortalité de la faune dans des régions tout aussi inaccessibles, où les méthodes traditionnelles basées sur le terrain peuvent s’avérer peu pratiques, voire impossibles”, conclut l’étude.

Des chercheurs de l’Université du Botswana, du Natural History Museum de Londres, de l’Université Queen’s de Belfast et du Plymouth Marine Laboratory ont participé à l’étude.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La prochaine destination de Randal Kolo Muani se précise
NEXT DIRECT. Dundee FC-Celtic Glasgow (Championnat d’Écosse 2024-2025) à suivre en direct