Tours Volley revient en Europe ce mercredi. Direction Zagreb, pour le match aller des huitièmes de finale de la Coupe CEV où les Tourangeaux seront, sur le papier, favoris. L’occasion de faire le point avec Zeljko Coric, le capitaine du TVB, qui ne cache pas l’avoir “se précipiter” jouer à Zagreb, à environ trois heures de route de chez moi. « Parce que je n’ai jamais joué en Croatie, nous parlons la même langue et j’ai des amis qui viendront. » Pour le reste il compte bien continuer à gagner, dans la semaine et surtout en fin de saison.
Zeljko, quel est votre état d’esprit et celui de l’équipe avec cette série victorieuse finalement ?
« C’est agréable de gagner, d’être récompensé pour le bon travail que vous avez accompli. Mais nous restons sur notre voie qui est d’enchaîner les matchs et de gagner, de récupérer des points en championnat et de garantir une place en play-offs. Aujourd’hui on prépare Mladost qui est une super équipe, jeune et ambitieuse. Nous aussi, nous avons des jeunes ambitieux mais nous avons des joueurs experts, voire très experts. (sourit faisant référence à son statut d’aîné de l’équipe) ! La victoire contre Saint-Nazaire nous fait du bien pour commencer cette semaine avec la Coupe CEV puis avec Paris. »
Ce succès, comme le précédent à Nice, vous donne-t-il vraiment confiance ?
« Bien sûr, les victoires donnent de la confiance et l’envie de travailler à nouveau et de gagner à nouveau. Quand on prend les trois points à Nice – où même quand on était champions on a eu du mal – c’est déjà un bon signe et un bon début. Il ne nous reste plus qu’à rester concentrés et à ne pas baisser le niveau. Si nous jouons à 80, 90% de nos capacités, nous sommes très intéressants. Nous ne devons pas nous émouvoir lorsque nous gagnons car cela peut être une douche froide, mais nous ne devons pas douter que nous en sommes capables parce que nous avons des armes et des capacités. »
Avez-vous déjà eu des doutes ?
« Non… Si on avait pris un point à Tourcoing, un point ici contre Poitiers, si on avait gagné à Toulouse par exemple, on serait à 3e o 4e et nous n’allions pas parler de déception ou quoi que ce soit. Cela se joue sur trois, quatre ballons qui décident du match. A Nice, contre Saint-Nazaire, ces ballons étaient pour nous et nous avons gagné. Ce sera toujours comme ça. Vous n’êtes tout simplement pas obligé de perdre la tête après une erreur ou une partie perdue. Comme Saint-Nazaire, où nous avons réagi comme nous savons réagir. L’expérience et la jeunesse que nous avons est un mélange qui peut tout réussir, mais aussi gâcher certaines opportunités comme à Tourcoing à 4 ans.e ensemble. C’est un jeu psychologique qu’il faut maîtriser dans les moments importants. »
Et ce jeu de psychologie est-il difficile et passionnant ?
« Disons simplement que vous n’avez pas le contrôle des autres têtes. Il faut juste donner l’exemple, expliquer que ce n’est pas la fin du monde si on perd un match, si on fait une erreur, mais qu’il faut apprendre. Et si les erreurs se répètent, il faut alors travailler en sachant où se situe le problème. »
Cette semaine vous retrouverez les matchs de la Coupe CEV et des Cleavers…
« Ces matchs décisifs font la joie du sport ! Ceux en phase réglementaire sont importants pour la qualification, pour la confiance, mais ils ne sont pas encore décisifs. Tous les joueurs attendent les barrages, les matchs de Coupe de France ou ici le CEV. C’est plus excitant et c’est dans ces situations que l’on augmente son niveau psychologique. »
-Et à ce propos, la coupe CEV, qui augmente généralement, peut-elle aider un groupe à progresser ?
«Ça peut aider, oui. Au premier tour, face à Schönenwerd, une équipe qui a longtemps joué ensemble, ce qui nous a posé beaucoup de problèmes là-bas et peut-être nous a fait du bien ici aussi, a consolidé notre jeu. Nous étions concentrés et avons reconnu les situations où nous devions être calmes ou agressifs, avec le défi supplémentaire des qualifications. »
Comment imaginer cette équipe de Zagreb ?
« Ils ont surpris Friedrichshafen au tour précédent. Malgré les difficultés dans lesquelles se trouve ce club, Friedrichshafen reste… Il faut donc rester vigilant, être vigilant. Ils n’arriveront pas en rendant les armes. »
Qu’attendez-vous de cette Coupe CEV ?
« Je n’ai pas vraiment regardé ce qui nous attend si nous réussissons. Mais il ne faut pas regarder trop loin car cela pourrait être un piège pour nos jeunes. Il faut jouer jeu par jeu. Chaque année, je le dis : il faut se concentrer sur notre niveau de jeu. Si nous jouons bien et perdons, comme l’année dernière contre le Trentin, chapeau bas à notre adversaire. Mais si nous parvenons à maintenir notre niveau de jeu, nous pouvons aller loin. Et si c’est les quarts de finale, c’est du bonheur. »
« Jouer jeu par jeu » semble généralement un peu cliché, mais est-ce vraiment le cas dans votre situation ?
« Oui, c’est un cliché, mais il y a une chose qui est claire chez TVB, c’est que nous visons la fin de la saison. Et pour y arriver, il faut performer à un certain niveau. Pour le moment, nous sommes sur un long chemin. Même aujourd’hui, nous ne sommes pas en play-offs. Mais cela ne nous empêche pas de beaucoup réfléchir à l’avenir. Donc le prochain match c’est contre les Croates, tout de suite après ce sera Paris, puis mardi Sète…”
Mladost Zagreb – Tours VB, jeudi 5 décembre, à 19h30