l’essentiel
Les dernières descentes de police ont laissé des traces chez les clients et les commerçants de Saint-Georges. Selon eux, si la fréquentation baisse, c’est parce que le lieu est devenu de moins en moins fréquenté.
Début novembre, la scène en a choqué plus d’un. Dans les couloirs du passage Saint-Jérôme, adjacent aux boutiques Saint-Georges mais n’en faisant pas partie, un homme de 20 ans a été arrêté par la police après avoir pointé une arme sur une jeune femme avec laquelle il venait avoir une argument.
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L’arme en question, un Beretta, avait été cachée par l’individu connu par la police pour être impliqué dans le secteur des stupéfiants dans un caisson aménagé dans le faux plafond du centre commercial, entre les boutiques d’un coiffeur et d’un réparateur de téléphones portables.
Dans notre édition du 9 novembre, Philippe, gérant d’un point de vente de cosmétiques, exprimait son ras-le-bol d’une situation chaotique qui n’a que trop duré à son goût. « Il y a toujours des problèmes ici. Je suis ici depuis 13 ans et il y a eu des moments où je me sentais tellement en insécurité que j’ai engagé un maître-chien pour le poster devant l’entrée de mon centre de formation. détente… Le problème c’est qu’il n’y a pas de caméras dans les couloirs et qu’il y a quatre entrées différentes, autant de portes de sorties quand les délinquants veulent échapper à la police. Cela arrive rarement. une semaine sans qu’il n’y ait de bagarres ni de poursuites par la police. Personnellement, j’envisage sérieusement de quitter les lieux.
Vendeur dans le magasin de cigarettes électroniques Silver Smoke, situé dans le centre commercial, en face du magasin Intermarché, Loan garde un souvenir amer d’une de ses dernières soirées au magasin. Il déclare : « Ici, ça fait un peu peur, on ne va pas se mentir. La police est venue me demander, la semaine dernière encore, de ne pas descendre dans le parking souterrain à cause de la présence de toxicomanes… »
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« Il manque peut-être une ou deux grandes marques »
Présente sur place pour ses courses de Noël, Maryse, toulousaine retraitée, avoue qu’elle n’est pas toujours rassurée de venir faire ses courses à Saint-Georges. « Il ne faut pas voir le mal partout, mais peu importe. Entre ce que l’on lit dans les journaux et ce que l’on voit une fois sur place, on peut légitimement se demander si le lieu est suffisamment sécurisé. Cependant, je croise souvent des agents de sécurité, mais j’évite de venir la nuit tombée.
Michel, client rencontré un peu plus loin, ne se sent pas dans la même situation, mais livre une autre analyse qui pourrait expliquer la désertion progressive des clients. « Je ne me sens pas plus en danger ici qu’ailleurs, sinon je ne viendrais pas ! Par contre c’est vrai qu’on ne se marche pas dessus ici. C’est peut-être qu’il manque une ou deux choses aux très grandes marques pour attirer les gens. Mais ça me convient, au moins je fais mes courses tranquillement (rires).»