[Article publié le lundi 02 décembre 2024 à 12h56 et mis à jour à 16h33] L’euro reste affecté par la situation politique tendue en France. Le Rassemblement national (RN) et LFI ont annoncé lundi leur intention de voter une motion de censure sur le très sensible budget de la Sécurité sociale. Michel Barnier a en effet tenu le gouvernement pour responsable dans l’après-midi, via l’article 49.3, sur le PLFSS.
Budget : « Le gouvernement va tomber »
Dans ce contexte, vers 16h10, la monnaie européenne reculait de 1,01% face au billet vert, à 1,0470 dollar, et perdait 0,21% face à la monnaie britannique, à 82,87 pence pour un euro.
Mauvaise nouvelle pour la croissance
Si le gouvernement s’effondre, « Cela pourrait conduire à des coupes budgétaires et à d’autres mesures d’austérité qui pourraient nuire à la croissance économique »» anticipait Kathleen Brooks, de XTB, avant la séquence parlementaire de ce lundi après-midi. Par ailleurs, de nouvelles élections en 2025 pourraient amener le RN au pouvoir. L’analyste doute cependant que ce parti soit capable de réduire le déficit public français, actuellement supérieur à 6% du PIB.
“Les mauvaises données économiques et la perspective de baisses de taux significatives de la part de la Banque centrale européenne (BCE) l’année prochaine ajoutent également à la pression” sur la monnaie européenne, a ajouté Kathleen Brooks.
Le ministre de l’Économie Antoine Armand a appelé samedi « chacun à [prendre] ses responsabilités ». « L’absence de budget et l’instabilité politique entraîneraient une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française. », a fait valoir le ministre lors d’un point presse au lendemain du maintien de la note de la France par l’agence S&P.
Dette française : les marchés au bord de la crise de nerfs
En cas de censure gouvernementale, « notre crédit serait atteint », a estimé de son côté le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, dans un entretien à Dimanche à la Tribune. « Lorsque nous examinons objectivement les différents scénarios, nous constatons qu’il ne faut pas tomber dans le catastrophisme, mais qu’il ne faut pas non plus se rassurer à bas prix. », a-t-il poursuivi. Avant d’alerter :
« Le coût de notre dette est désormais supérieur à celui de la dette grecque. Cela dégrade notre crédit et notre crédibilité, et pourrait empirer. ».
(Avec l’AFP)